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Betteraves
Face à un risque jaunisse confirmé, gérer les réservoirs viraux

Les modèles prédisent une date d’arrivée précoce des pucerons en 2024. Des mesures prophylactiques doivent être mises en place pour réduire le risque. Les explications de la CGB et de l’ITB.

Les betteraves "non cultivées" sont des réservoirs de virus. Les pucerons ailés peuvent s'y alimenter, se charger en virus  et contaminer les jeunes betteraves d'une parcelle voisine.
Les betteraves "non cultivées" sont des réservoirs de virus. Les pucerons ailés peuvent s'y alimenter, se charger en virus et contaminer les jeunes betteraves d'une parcelle voisine.
© ITB

La pression pucerons se confirme. Les premiers pucerons ont en effet déjà été observés sur certaines parcelles semées il y a quinze jours à trois semaines. Au-delà de la surveillance des parcelles dès la levée des betteraves, pour caler les interventions aphicides, la CGB de la Somme attirait l’attention de ses adhérents dans une lettre «sur la nécessité de détruire autant que possible et sans délai les réservoirs viraux potentiels.» D’après le syndicat betteravier, «la présence de virus a effectivement été constatée, analyses à l’appui, sur des repousses de betteraves dans des cordons de déterrage, ainsi que sur des betteraves dans des parcelles qui n’avaient pas pu être entièrement récoltées, compte tenu des conditions météorologiques de l’automne dernier.»

Autrement dit, «il est indispensable de réduire au maximum le risque d’infection potentielle supplémentaire alors que les premiers vols de pucerons sont déjà observés. En effet, s’ils ne sont pas encore virulifères, les pucerons vont venir s’alimenter sur ces betteraves «restantes de 2023» qui sont virosées. Ils vont alors se charger en virus et contaminer les betteraves de 2024 dès leur levée, potentiellement à grande échelle», craint la CGB.

Les mesures de gestion prophylactique doivent être adoptées partout et par tous pour être efficaces. Il est important de supprimer les repousses de betteraves dans les cordons de déterrage ; détruire les betteraves non récoltées et, enfin, supprimer les repousses de betteraves dans les cultures suivantes.

 

Gestion des cordons de déterrage

Les collets de betteraves qui repoussent sur les tas de terre issus du déterrage seront contaminés si la parcelle était atteinte de jaunisse. Si ces résidus n’ont pas été épandus puis enfouis à l’automne dernier, deux moyens de destruction sont possibles selon les situations :

- Retournement des andains de déterrage lorsque la terre est suffisamment sèche et maniable

- Application de glyphosate sur les bandes de déterrage en respectant deux conditions : l’usage réglementaire : il dépend de la zone sur laquelle le glyphosate est appliqué (donc du positionnement du silo), en parcelle ou en bord de champ.

- La spécialité à base de glyphosate doit être homologuée pour l’usage réglementaire.

Plusieurs usages du glyphosate sont possibles selon les situations :

- Traitements généraux désherbage interculture, jachères et destruction de culture : pour un silo situé en parcelle, mais uniquement en l'absence de labour avant la culture, et en respectant la dose maximale annuelle de 1 080 g/ha de glyphosate

- Traitements généraux désherbage zones agricoles non cultivées : pour un silo en bordure de parcelle

 

Gestion des repousses après betteraves

En présence de repousses de betteraves traînantes et résidus d’andains de déterrage épandus, l’ITB rappelle qu’il est nécessaire de vérifier si des repousses de betteraves ont survécu aux désherbages d’automne. En présence de repousses, appliquer fin mars/début avril un anti-dicotylédone. Enfin, vérifier les usages de chaque produit en fonction de la culture en place. Ne pas utiliser de sulfonylurées sur betteraves Conviso Smart. De son côté, la CGB indique être totalement mobilisée et continue à travailler pour alerter les pouvoirs publics de la situation et pousser le gouvernement à apporter des réponses à la hauteur des enjeux pour notre filière.

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