Pommes de terre
Faute de repreneur, la féculerie d’Haussimont va fermer
Le groupe coopératif sucrier Tereos, propriétaire de la féculerie d’Haussimont (51), annonce la fermeture de l’usine à défaut d’avoir pu concrétiser une reprise de l’activité dans des conditions satisfaisantes.
Le groupe coopératif sucrier Tereos, propriétaire de la féculerie d’Haussimont (51), annonce la fermeture de l’usine à défaut d’avoir pu concrétiser une reprise de l’activité dans des conditions satisfaisantes.
Ce ne sont apparemment pas les offres qui ont manqué, mais la capacité d’un ou de repreneur(s) à reprendre de manière pérenne le site et l’activité de la féculerie d’Haussimont. Après avoir indiqué le 8 mars dernier sa volonté de céder à un tiers l’entreprise spécialisée dans la transformation de la pomme de terre, le groupe coopératif sucrier Tereos a annoncé le 20 juin la fermeture du site marnais « à l’issue de la campagne 2023-2024 ». Autrement dit, les pommes de terre actuellement en terre seront les dernières à être transformées dans l’usine d’Haussimont. Au-delà, il faudra trouver une autre culture à emblaver pour les 390 coopérateurs qui produisent de la pomme de terre fécule.
Comment en est-on arrivé là ? Dans un courrier adressé à ses planteurs, la coopérative revient sur le contexte délicat auquel la production de pommes de terre fécule est confrontée depuis plusieurs années : l’érosion « constante » des surfaces de pommes de terre – Tereos dit avoir perdu 38% de surfaces en 4 ans -, ainsi qu’un rendement agricole à l’hectare qui a chuté « de 30% entre la campagne de 2017 et celle de 2022 ». Et ce ne sont pas le plan d’investissement de 30 millions qui y ont changé quelque chose. En mars dernier, Tereos avait annoncé un « projet de réorganisation de son activité industrielle en France » comprenant l’arrêt de l’activité sucrière du site d’Escaudoeuvres (59) ainsi que son souhait de se séparer de l’activité féculière d’Haussimont (51).
Des offres de reprise, Tereos confirme en avoir reçu pour le site d’Haussimont, mais rien de sérieux : « Tereos a reçu plusieurs marques d’intérêt », peut-on lire dans une lettre adressée aux coopérateurs. « Pour autant, aucun projet engageant n’a été formalisé à ce jour. Tereos considère que les chances de concrétisation d’un projet de cession de l’activité à court ou moyen terme sont limitées au regard des défis à relever ».
En ce qui concerne les planteurs engagés dans un contrat de livraison de pommes de terre avec Tereos pour la féculerie, la coopérative se dit prête à « mettre un terme par anticipation aux engagements coopératifs à l’issue de la campagne 2023-2024 ». Et de promettre la tenue d’une réunion « début septembre » avec l’ensemble des producteurs impactés par cette décision. Concernant les salariés, Tereos assure que l’entreprise prendra « les mesures nécessaires pour accompagner les personnes concernées en concertation avec les représentants du personnel ».
Dans un communiqué du 21 juin, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) évoque une « page de l’histoire agricole française qui se tourne et un coup dur pour le secteur féculier national ».