FDSEA : dernier conseil de l’année
Françoise Crété a présidé le dernier CA de la FDSEA, ce 8 décembre.
A cette occasion, la FDSEA est revenue sur les difficultés croissantes actuelles et sur les mobilisations tout au long de l’année écoulée. En termes de conjoncture, les filières glissent en cette fin d’automne sur la pente redoutée et dénoncée depuis l’été dernier. Les annonces «politiques» du ministre de l’Agriculture sur un prix du lait ou un prix du porc ne tiennent pas dans les faits, et il demeure prioritaire de mettre la pression aux bons endroits pour le syndicat : pression sur les prix, notamment sur les prix des produits alimentaires sur le marché intérieur dans le cadre des négociations périodiques qui vont s’ouvrir sous peu ; «manger français» est redevenu important, et cela doit se traduire par un prix plus favorable que le moins-disant mondial, notamment sur les filières animales.
L’autre point de pression du syndicat est sur les normes et charges. A titre illustratif, la non obligation d’une mise aux normes inutile obtenue en cassant l’arrêté «zones vulnérables» représente une économie de plus de 15 €/1 000 l pour une mise aux normes stricte dans un élevage laitier. «Une vraie économie en cette période qui représente bien plus que les annonces politiques pour les élevages samariens concernés», a commenté Françoise Crété.
Côté actions syndicales, alors que besoin et envie n’ont pas faibli depuis cet été, l’état d’urgence décrété suite aux récents événements amène le syndicat à exercer son action sous d’autres formes.
Aborder autrement les contrôles
Un point de crispation en cette fin d’année vient du déclenchement tardif des contrôles Pac. La situation vient en premier lieu du traitement chaotique des dossiers Pac tel que le ministère l’a engagé cette année. Au fil des contrôles, chacun s’est rendu compte que les corps de contrôles, eux-mêmes, ne disposaient pas des dernières informations réglementaires et la FDSEA souhaite, à présent, non pas un bilan des contrôles sur l’année écoulée, mais, au contraire, un calage de l’ensemble des corps de contrôles avant le démarrage, éventuellement sous la forme d’un ou plusieurs contrôles à blanc. Cette proposition se mettra en œuvre pour la prochaine campagne et permettra d’éviter l’emballement que l’on a connu cette année.
PCAE : changer de logique
Le conseil d’administration a également pris connaissance de la validation du plan de développement rural picard et, par conséquent, de la capacité financière à honorer les quelque 140 premiers dossiers de développement au titre du PCAE dans la Somme. Les enveloppes dédiées au projet de développement ont été significativement renforcées suite aux actions syndicales de l’été dernier, ce qui permet de ne laisser aucun dossier en suspens.
Le montant moyen de financement par dossier est de 38 000 euros environ, et le prochain appel à projet s’ouvrira dans quelques semaines. Cependant, la FDSEA souligne qu’il s’agit là, à l’inverse des anciens programmes de type PMPOA ou PMBE, d’une logique de projet pluriannuelle pour chaque exploitation et non d’une logique de mise aux normes. Dès lors, cela impose d’analyser et de présenter différemment les projets de développement sur chaque ferme.
Rendez-vous aux cantonales
La FDSEA donne enfin rendez-vous à ses adhérents dans les prochaines assemblées cantonales que le conseil d’administration a préparées : les axes du syndicat pour endiguer la conjoncture économique et réglementaire et se projeter au-delà sont toujours l’occasion de débats vifs et sans tabous. Les attentes vis-à-vis de la FDSEA sont toujours plus vives en période de conjoncture difficile, mais le syndicat aborde ces rendez-vous avec conviction et détermination, tout comme il l’a toujours fait, avec une confiance réaffirmée des adhérents. En effet, en 2015, en surfaces syndiquées et en taux d’adhérents, la FDSEA de la Somme a vu sa représentativité progresser.