Foncier : le député Dominique Potier demande des mesures d'urgence en attendant la loi
Co-rapporteur de la mission foncier, le député Dominique Potier a affirmé, lors du colloque sur la réforme du droit rural foncier à Poitiers, le 15 mars, être favorable à une loi foncière en 2019, «sans être à six mois près», mais à une condition : «des mesures d'urgence doivent être mises en place à court terme». Sans en préciser leur nature, il a qualifié le droit rural foncier de «fatigué». Safer, contrôle des structures, statut du fermage... Hubert Bosse-Platiere, professeur à l'université de Bourgogne, résume: «Les outils de régulation du foncier sont à bout de souffle ». Les Safer, illustre-t-il, sont «omniprésentes et impuissantes» face à l'accaparement des terres ou encore l'artificialisation des sols. Par ailleurs, il appelle à «couper le lien ombilical entre le financement des Safer et le nombre d'opérations réalisés». Le statut du fermage est aussi, selon lui, à revoir. Il prend un exemple : «Les enfants d'agriculteurs n'ont pas à payer de pas-de-porte pour une reprise. Les autres trinquent.» Enfin, le contrôle des structures devrait aussi intégrer les préoccupations qualitatives, pas uniquement quantitative. «Il faut contrôler les usages». Pour remédier à ces limites de la régulation foncière, il soutient la proposition de François Brenet de l'université de Poitiers, à savoir la création d'une autorité administrative publique issue du rapprochement des Safer et des DDT, dont le financement serait assuré par un impôt.