Betteraves
Forcément, le rendement betteravier 2022 sera décevant
A quelques jours de la fin des réceptions de betteraves dans les usines présentes dans les Hauts-de-France, la CGB de la Somme dresse un pré-bilan de la campagne 2022.
A quelques jours de la fin des réceptions de betteraves dans les usines présentes dans les Hauts-de-France, la CGB de la Somme dresse un pré-bilan de la campagne 2022.
Alors qu’il reste environ 15% des betteraves à réceptionner dans le département de la Somme, le rendement départemental se profile à 80 t/ha à 16°, soit 6 tonnes de moins que la moyenne 2016 à 2021. Compte tenu de l’épisode de jaunisse virale qui avait marqué la campagne 2020, celle-ci est volontairement mise à l’écart.
La moyenne du rendement 2022 masque des écarts importants en fonction des dates d’arrachages, des types de de sols et du niveau de précipitations de l’été dernier. A priori, la Somme s’en sort mieux que ses voisins picards où la moyenne des rendements est de 68 tonnes/hectare (Oise) et de 74 tonnes/hectare (Aisne). A l’échelle nationale, le rendement moyen peine à atteindre 80 tonnes/hectare.
Effet de la pluie sur la richesse
Si la richesse des betteraves s’affichait à un niveau très élevé au début du mois de septembre (+ de 19,5°) avec un bouquet foliaire réduit de moitié, les précipitations de septembre et les températures favorables ont favorisé la pousse des feuilles, entraînant une dégringolade de la richesse. Le niveau moyen campagne de richesse devrait au final se situer autour de 18°. A cela, il faut ajouter des attaques de cercosporiose sur certaines parcelles qui ont limité également la progression des rendements.
Des conditions d’arrachages « favorables »
« Les conditions d’arrachages ont néanmoins été favorables », retient la CGB de la Somme. Compte tenu des pluies modérés en campagne. La tare terre devrait se situer au final à un niveau moyen très satisfaisant « de moins de 10% ». Le seul bémol, c’est une quantité importante de mauvaises herbes (chénopodes et renouées des oiseaux) présentes dans les parcelles, consécutive à des difficultés de désherbage au printemps, ainsi que la présence plus notable que d’ordinaire – cela s’est vu dès le début de campagne - d’un pourcentage de betteraves malades, donc non marchandes (BNM). La présence de ces betteraves non marchandes s’explique notamment par la présence du rhizopus, un champignon qui attaque particulièrement la betterave en conditions de stress hydrique, aggravées par les piqures de teignes.
Quant à l’enherbement, les conséquences sont multiples : souci de conservation dans les silos en raison des températures douces d’octobre (notamment), difficultés pour le déterrage, encombrement des lavoirs de sucrerie... Avec le redoux actuel des températures qui suit un épisode de gel particulièrement long pour la période automnale, une vigilance particulière doit également être apportée aux silos encore à évacuer, qu’ils soient bâchés ou non.
Pour la CGB 80, qui s’estime « déçue », les prix des betteraves annoncés par les différents groupes sucriers – privé ou coopératifs – au-delà de 40 euros/tonne « ainsi que les bonnes perspectives pour 2024 doivent « atténuer le regret de rendements en demi-teinte ».