Fruits et légumes : une hausse des prix inquiétante
Entre 2017 et 2018 «les familles ont payé leurs fruits et légumes 4,5 % plus cher, en moyenne», note l’association Familles Rurales dans la douzième édition de son «Observatoire des fruits et légumes» publié le 23 août. L’enquête se base sur des relevés de prix de 8 fruits et 8 légumes par 54 «veilleurs» dans 33 départements, du 4 au 10 juin 2018 puis du 2 au 8 juillet 2018. 1 kg de fruits coûte 3,91€ en moyenne en 2018 «soit une augmentation de 4 % par rapport à 2017», poursuit Familles Rurales, alors que le kilo de légumes se fixe à 2,25€ «soit une augmentation de 5%». 5 fruits et 3 légumes connaissent des hausses «remarquables» dont la pêche (+17,9 %), la nectarine (+17,3 %), la pomme (+15,6 %) pour les fruits et la carotte (43,3 %) ou la courgette (+13,1 %) pour les légumes. Suivre les recommandations de l’OMS et «manger 5 fruits et légumes par jour» coûtera ainsi 160 € par mois en moyenne à une famille de 4 personnes «soit une hausse de 4,5 % par rapport à 2017», indique Familles Rurales. Selon qu’elle favorise le bio ou le cultivé en France, le budget pourra varier de 115 à 255 €, soit «entre 8 et 17 %» du budget d’une famille qui gagne un Smic. «Les prix des fruits et légumes connaissent de très importantes fluctuations», ce qui rend difficile d’y consacrer un budget sur la durée, note l’association.
Interfel «partage l’inquiétude» de Familles Rurales
«Nous partageons l’inquiétude de Familles Rurales», a indiqué Interfel jeudi 23 août dans un communiqué de presse. «La perception de cherté et l’augmentation conjoncturelle des prix par rapport à 2017 limitent l’accessibilité des fruits et légumes et impactent significativement leur consommation», indique l’organisation. Au-delà des causes conjoncturelles, liées notamment à la météo, «nous rejoignons Familles Rurales sur le signal d’alarme d’une consommation qui décroît: les achats en volume sur la période de janvier à juin 2018 enregistrent une baisse d’environ 3% par rapport à 2017 et à moyenne trois ans», ajoute-t-elle. Tout en rappelant que «les professionnels de la filière sont mobilisés et engagés dans des démarches de progrès», Interfel estime que les fruits et légumes sont «soumis à des mesures décrétées par les pouvoirs publics qui ne pourront que se traduire par un renchérissement de leur prix de revient» dans les mois qui viennent, en citant la réforme sur les charges sociales (CICE, TODE) et la sortie du glyphosate. «Des augmentations de prix au niveau consommateur seront inévitables» juge l’organisation qui demande un appui de l’État «efficace et applicable en particulier en matière de charges et de fiscalité pour l’ensemble des fruits et légumes frais, y compris au bénéfice des consommateurs».