Irrigation
Gestion volumétrique de l'eau, de quoi parle-t-on ?
A l'occasion d'une rencontre sur la gestion de l'eau entre services de l'état et profession agricole le 12 août dernier dans le bassin versant de l'Avre, cette dernière est revenue sur le principe de gestion volumétrique de l'eau.
A l'occasion d'une rencontre sur la gestion de l'eau entre services de l'état et profession agricole le 12 août dernier dans le bassin versant de l'Avre, cette dernière est revenue sur le principe de gestion volumétrique de l'eau.
« L’irrigation est très encadrée dans la Somme, seul département qui applique depuis 2017 la gestion volumétrique intégrale », soulignait la Chambre départementale d’agriculture lors de la rencontre avec la préfecture, le 12 août dernier, à Faverolles.
Pour pouvoir arroser, chaque irrigant doit en effet disposer d’un volume d’eau qui lui est alloué pour l’année en fonction de son assolement. Des cultures prioritaires sont fixées par arrêté préfectoral, donnant chacune droit à un volume d’eau en fonction de ses besoins vitaux. Il s’agit essentiellement des cultures légumières de plein champ (pois, haricots, épinards, carottes, salsifis, asperges…), des pommes de terre, des endives, des oignons et du lin. Le volume alloué à l’exploitation est l’addition des volumes attribués pour chacune des cultures prioritaires de l’assolement.
Tant qu’aucune mesure de restriction n’est prise, l’agriculteur est libre d’arroser les cultures qu’il souhaite, sans dépasser son volume maximal attribué. En revanche, dès que des mesures de restriction sont mises en place, seules les cultures prioritaires sont irrigables et le volume alloué qui n’est pas encore consommé est réduit de 21% si le seuil « alerte » est atteint, puis de 31% si le seuil « alerte renforcée » est atteint.
Encadrement des volumes et traçabilité
L’agriculteur qui irrigue ses cultures est en outre soumis à différentes obligations déclaratives : déclarer à la DDTM des surfaces en cultures prioritaires et les matérialiser sur plan ; identifier les forages qui seront utilisés ; déclarer les volumes déjà consommés pour l’année lors du franchissement du seuil d’alerte ou d’alerte renforcée ; déclarer à la DDTM en fin de campagne d’irrigation la consommation totale de l’année. Pour la Chambre d’agriculture, « la gestion volumétrique est un dispositif très encadré qui responsabilise les agriculteurs. Ils connaissent la quantité maximum qu’ils peuvent utiliser sur la saison, et la gèrent au mieux en fonction des besoins de leurs cultures ».
Convaincue que la gestion volumétrique a « un véritable effet sur la limitation des volumes en cas de déclenchement des mesures de restriction », et qu’elle permet « une traçabilité précise de l’utilisation de l’eau par les agriculteurs », la Chambre rappelle enfin que « de nombreux contrôles sont effectués ».