Glyphosate : vers plus de transparence sur les usages
Lors de la première audition de la mission d’information dédiée à la stratégie de sortie du glyphosate, le 8 novembre, les ministres de l'Agriculture et de la Transition écologique ont annoncé que, d’ici la fin 2018, une cartographie d’achat et de vente de glyphosate sera rendue publique. Le ministre de Transition écologique François de Rugy est revenu sur son utilisation en France. Il reste le premier herbicide utilisé en France avec 8 800 tonnes vendues en 2017. Un chiffre qui était en baisse de 7 % entre 2014 et 2017, après une «forte augmentation» entre 2009 et 2014 (9500 tonnes en 2014). Concernant les nouvelles autorisations de mise sur le marché (AMM), sur les 198 produits, incluant du glyphosate, qui ont une autorisation, 58 demandent actuellement un renouvèlement. «Les autorisations ne seront données qu’après une analyse pour exclure les usages ayant des alternatives avérées», indique le ministre de la Transition écologique. De plus, «trois quarts des autorisations tomberont d’ici la fin de l’année, avec ensuite des délais d’écoulement des stocks» du fait de l’interdiction de l’utilisation du glyphosate par les particuliers et les collectivités au 1er janvier, a-t-il expliqué.
Le gouvernement maintient la pression pour tenir son cap
Les députés de la mission d’information dédiée à la stratégie de sortie du glyphosate ont commencé leurs travaux par les auditions des ministres de la Transition écologique et de l’Agriculture, le 8 novembre. L’objectif de la mission est de vérifier l’effectivité du plan de sortie prévue par le gouvernement. Ainsi, elle durera trois ans et effectuera un premier point d’étape au bout d’un an, a précisé son président, Julien Dive, député LR. Peu d’annonces et une ligne gouvernementale tenue. «Trois ans, c’est la ligne d’arrivée», a affirmé Didier Guillaume, expliquant qu’il n’y aurait pas de prolongation. Et François de Rugy de surenchérir: «S’il ne se passe rien d’ici 2021, nous sommes prêts à passer la loi ou la voix réglementaire». Concernant le surcoût engendré pour les agriculteurs, le ministre de l’Agriculture admet que «pour l’instant, il n‘y a pas de soutien financier particulier de l’État en dehors de toutes les mesures de droit commun». Mais les deux ministres s’accordent sur l’importance de la loi Egalim pour que les distributeurs incluent les coûts de production dans leur prix.