Céréales
Hétérogène : le «mot de l’année» quant aux rendements de blé
Globalement, on peut parler d’une belle moisson 2022. Mais l’hétérogénéité des rendements se fait vraiment sentir selon le type de sol, la date de semis et le précédent. Certaines parcelles passent largement la barre des 100 quintaux, quand d’autres décrochent fortement.
Globalement, on peut parler d’une belle moisson 2022. Mais l’hétérogénéité des rendements se fait vraiment sentir selon le type de sol, la date de semis et le précédent. Certaines parcelles passent largement la barre des 100 quintaux, quand d’autres décrochent fortement.
Les petites terres ont morflé. C’est le constat que font plusieurs organismes stockeurs de la Somme, en faisant un point sur la récolte de blé. Celle-ci est toujours en cours dans le département. À l’Est, elle est quasiment terminée. «Les dernières parcelles devraient être battues ce week-end», annonce Frédéric Toullet, responsable des secteurs Est et Sud chez Noriap. En règle général, on parle d’une «bonne moisson», mais des déceptions sont palpables par endroits.
Partout, le PS et les taux d’humidité sont «excellents». Le taux de protéines est conforme aux normes d’expédition et de meunerie à l’Est, parfois «tout juste, avec une moyenne à 11», note Jean-François Florin, chez Sana Terra, chez qui 80 % du blé est rentré. Au Nord et à l’Ouest, c’est même parfois moins. «Chez nous, on reçoit des blés à 10,4 de protéines pour la plupart. On devrait pouvoir en faire quelque chose tout de même. Tout dépendra du comportement du marché», explique Jean-Jacques Charpentier, négoce de Beauquesne.
De 70 à 130 quintaux : les extrêmes
Les rendements, eux, montrent de grandes disparités dans tous les secteurs. Hubert Lecat, responsable du secteur Ouest chez Noriap annonce des rendement «proches des trois chiffres voire à trois chiffres», mais bien moins ailleurs. Même constat chez Calipso, avec «des rendements entre 70 et plus de 110 qx/ha», confie Antoine Dennetière, directeur d’exploitation de la coopérative. Jean-Jacques Charpentier, au Nord, parle de plus de 100 qx dans les bonnes parcelles, et autour de 80 ailleurs. Jean Deray, au Groupe Carré, avance de 70 à 130 qx/ha. «Hétérogène, c’est vraiment le mot de l’année.»
Les facteurs de cette hétérogénéité sont multiples. «Les dernières parcelles à avoir été semées, comme les blés sur blés et les derniers blés de betteraves sont clairement décevantes. L’enracinement de la plante était insuffisant avant l’hiver. Celle-ci a souffert du printemps sec», analyse Jean-François Florin. Pour lui, l’enjeu sera à l’avenir de trouver le bon compromis entre date de semis pas trop précoce pour un désherbage efficace et éviter la forte pression ravageurs, et le semis pas trop tardif pour une bonne implantation. Autre facteur : le précédent. «Il joue un grand rôle. Les blés de pomme de terre sont en général très beaux», constate Frédéric Toullet. Enfin, Jean-Jacques Charpentier met en avant l’impact du type de sol. «Les terres profondes ont su compenser le manque d’eau, mais celles plus bieffeuses ont mal répondu.»
Beau colza
Le colza, lui, confirme être la bonne surprise de la campagne. «La collecte a fait un bond de 20 % par rapport à l’an passé, avec une moyenne proche de 43 qx», assure Frédéric Toullet, à l’Est. À l’Ouest, Hubert Lecat parle de 30 à 50 qx, voire plus dans les bonnes terres. Place désormais aux cultures de printemps, qui devraient avoir subi davantage le printemps sec. Les petites pluies du 20 juillet offraient à tous une journée de répit. «Ça permet aux dernières parcelles de mûrir tranquillement. Avec le retour du soleil, on devrait rentrer de la qualité la semaine prochaine», souffle Hubert Lecat.