Julien Dive, député de l'Aisne : «Les betteraviers peuvent être rassurés»
Julien Dive, député (LR) de l’Aisne, est membre du conseil de surveillance chargé du suivi et du contrôle du développement d’alternatives aux néonicotinoïdes. Il revient sur le déroulement de la première réunion de cette instance consultative créée par la loi qui s’est tenue en fin de semaine dernière.
Julien Dive, député (LR) de l’Aisne, est membre du conseil de surveillance chargé du suivi et du contrôle du développement d’alternatives aux néonicotinoïdes. Il revient sur le déroulement de la première réunion de cette instance consultative créée par la loi qui s’est tenue en fin de semaine dernière.
À quoi devez-vous votre nomination au sein du conseil de surveillance chargé du suivi et du contrôle du développement d’alternatives aux néonicotinoïdes au-delà du fait que vous représentez une région où la betterave a une place importante dans l’économie agricole ?
Ce conseil de surveillance a été créé par la loi. À l’origine, il y était simplement fait mention de la participation de parlementaires et j’ai proposé un amendement demandant une mixité des membres parlementaires ; lequel a été adopté. Il s’agissait de ne pas avoir seulement des représentants de la majorité.
S’agissait-il d’une réunion pour faire «simplement» connaissance ou avez-vous pu entrer dans le vif du sujet, à savoir la mise en place de la dérogation autorisant l’utilisation des semences enrobées avec des NNI en 2021 ?
La réunion a duré relativement longtemps et de nombreux sujets ont été abordés. Nous avons commencé les travaux par un bilan de la récolte 2020 qui nous a montré des différences fortes entre les régions. Le débat s’est poursuivi sur ce que pourrait être la prochaine campagne, avec la crainte de revivre la même chose qu’en 2020 si l’utilisation des néonicotinoïdes n’était pas possible. Il y a ensuite eu un débat sur les successions culturales, sur la base de l’avis de l’Anses. Nous avions à la fois l’obligation d’être rapides, mais complets parce qu’à la clé, il faut donner la possibilité aux semenciers de préparer les semences qui seront utilisées par nos agriculteurs dans quelques semaines.
Quel résultat a finalement été obtenu ?
Le projet d’arrêté a été validé par le conseil de surveillance à une large majorité puisque sur les 30 participants, 22 se sont exprimés «pour», 7 ont voté «contre» et il y a eu une abstention. Il nous reste désormais à adopter le projet de compte-rendu de cette réunion qui sera ensuite envoyé aux ministères concernés.
Les craintes de la profession agricole vis-à-vis des recommandations sur les successions culturales de l’Anses ont elle été entendues ?
La profession agricole a effectivement rappelé ses craintes sur les successions culturales. Espérons que le ministère de l’Agriculture y soit sensible. À l’heure qu’il est, l’arrêté s’appliquera tel qu’il a été adopté par le conseil de surveillance pour l’année 2021. Les betteraviers peuvent être rassurés. Il faut toutefois souligner qu’il y a eu des propositions pour améliorer les ressources mellifères dans les champs, et cela va dans le bon sens. Cela sera pris en considération quand il faudra discuter de l’arrêté de dérogation pour l’année 2022. Comme je l’ai rappelé lors de la visite de la station expérimentale de l’ITB à Laon, seul un accompagnement pragmatique permettra d’assurer la transition.
Quelle sera la prochaine échéance pour ce conseil de surveillance ?
Il s’agit d’une première réunion qui en appelle d’autres puisque nous avons l’obligation de nous réunir au moins quatre fois par an. Le principe est d’organiser une réunion sur deux sur le terrain. Avec la crise sanitaire que nous continuons de traverser, la première s’est tenue en visioconférence, mais j’ai proposé que notre prochaine réunion, qui est programmée en mai, ait lieu dans l’Aisne, sur le site du Griffon où l’Institut technique de la betterave (ITB) mène des expérimentations sur les virus de la betterave.
Comment avez-vous accueilli la déclaration de la ministre de la Transition écologique dans laquelle elle explique ne pas vouloir revenir sur les préconisations de l’Anses ?
Quand on se contente d’un «non», on ne peut pas parler d’une déclaration. Je trouve cela méprisant envers la filière et désolant de ne pas vouloir le débat. Mais cela n’engage que moi.