Lin
La Calira rêve d’un beau lin bien fourni pour assainir les relations avec les clients
Avec une très forte demande et des prix attractifs, les feux sont au vert pour le lin. Mais après deux campagnes médiocres en termes de qualité et de quantité, la Calira (Coopérative linière de la région d’Abbeville) espère que 2023 sera meilleure pour pouvoir répondre aux attentes du marché. Elle faisait le point lors de son AG, le 15 décembre.
Avec une très forte demande et des prix attractifs, les feux sont au vert pour le lin. Mais après deux campagnes médiocres en termes de qualité et de quantité, la Calira (Coopérative linière de la région d’Abbeville) espère que 2023 sera meilleure pour pouvoir répondre aux attentes du marché. Elle faisait le point lors de son AG, le 15 décembre.
3,57 €/kg en moyenne pour le lin cultivé en 2021, et jusqu’à 5,03 €/kg pour les lins de type 11, le top du top en termes de qualité. «Le lin, bien qu’inscrit dans un contexte incertain, est promis à un bel avenir», assure Vincent Delaporte, directeur de la Calira (Coopérative linière de la région d’Abbeville) lors de son assemblée générale, tenue à Vismes-au-Val, le 15 décembre.
Seulement, l’offre est insuffisante. Ces lins de type 11 ne représentent que 0,5 % de la récolte, qui s’élevait à 6 312 kg de paille par hectare pour un peu plus de 7 500 ha emblavés, avec seulement 18,60 % de filasse et un gros 25 % de fibres courtes, moins bien valorisées. «En 2021, la qualité était médiocre, voire mauvaise. On remarque aussi une grosse hétérogénéité selon les parcelles.» Il faut dire que les conditions étaient particulière. «80 % des lins ont été semés du 21 au 26 mars dans des sols froids. Ils ont mal levé et ont subi de fortes attaques d’altises.» Deuxième quinzaine de juin, souvent en pleine floraison, de forts orages ont provoqué la verse de 70 % des parcelles. «La longue période d’arrachage a été éprouvante pour les machines comme pour les Hommes. Nous n’avons pu écapsuler que 55 ha», rappelle Vincent Delaporte. Au final, le lin rapporte tout de même à ses producteurs une recette nette moyenne de 4 857 €/ha en 2021.
Quid de la récolte 2022 ? «Encore une fois, on peut dire que c’est une année atypique. Elles le sont toutes, parce qu’aucune ne se ressemble», ironise Vincent Boche, président de la Calira. Cette fois, elle a été marquée par le manque d’eau et les fortes chaleurs. 8 841 ha étaient emblavés. Certaines variétés étaient en quantité limitée, du fait de la très mauvaise récolte de semence l’année précédente. Encore une fois, les semis tardifs, après le
10 avril, ont montré de meilleurs résultats techniques que les semis précoces, grâce notamment à des pluies survenues fin mai. «C’est un enseignement à retenir. Sachez semer lorsque la terre est amoureuse», préconise Vincent Delaporte. Un rendement moyen de 5,2 t de paille par hectare est estimé, avec encore une fois de fortes disparités, allant de 3,2 à 8,2 t/ha selon les parcelles. «C’est une petite récolte. La qualité est à peu près là, on aurait cependant aimé en avoir plus.»
Améliorer la recette
Pour améliorer la recette par hectare, la Calira veut miser sur une meilleure maîtrise de la production, tant en termes de quantité que de qualité. «Nous créons un pôle technique, qui doit nous permettre d’identifier les leviers et de progresser ensemble.» Il faut dire que cette culture reste très technique. «De la gestion des couverts qui précèdent le lin, jusqu’à l’enroulage, en passant par l’arrachage et le rouissage, les occasions sont nombreuses pour perdre 1 % de filasse. Et ce point de filasse peut représenter 200 €/ha», rappelle Vincent Boche.
Pour accompagner le progrès, la génétique est au rendez-vous. «Les variétés tolérantes à certaines maladies qu’a sorti le GIEE Linéa, dont nous faisons partie, sont performantes. Un gros travail est aussi mené sur le lin d’hiver, qui peut être une alternative au changement climatique.» Enfin, le coût du teillage peut lui aussi être optimisé. «Les réductions de cadence coûtent cher. Ça nous arrive encore trop souvent, à causes de cailloux, d’un mauvais positionnement des ficelles sur les balles, de pailles enroulées humides… Lisez bien les fiches teillages qu’on vous donne pour pouvoir y remédier.»