La Cobevial veut dynamiser son activité bovine
Les ventes de bovins viande sont en baisse, celles de bovins maigres et veaux de huit jours en hausse en 2013.
En production bovine, 2013 peut être divisée en deux périodes. «Les cours ont été positifs sur le premier semestre, mais ils ont baissé sur le second. 2014 ne commence pas mieux avec un coût alimentaire qui reste élevé». C’est ce qu'a souligné David Delerue, directeur bovin de la Cobevial, en ouvrant la journée technique bovine organisée par la coopérative à Domvast (80) le 19 février dernier. «Les broutards, a-t-il poursuivi, partent vers l’Allemagne, l’Italie. Ces pays souhaitent acheter des animaux plus maigres. Les abattages devraient se maintenir cette année, mais la consommation va continuer à baisser. L'année 2014 s’annonce donc assez tendue».
«Les années 2012 et 2013 ont été correctes au niveau des cours, même si le coût alimentaire était élevé», a toutefois rappelé Hervé Drouvin, le président de la Cobevial. En 2013, la coopérative a vendu moins de bovins viande (- 3,7%) qu’en 2012, soit 19 852 animaux, qui se décomposent en 8 279 jeunes bovins, 8 020 de vaches de réforme, 1 749 génisses, 1 629 bœufs et 175 taureaux. Elle a enregistré en revanche une hausse de 7,8% des ventes en bovins maigres, grâce notamment aux vaches mises en contrat Bleu Blanc Cœur. On note également une hausse de 3,9% en veaux de huit jours, hausse que le technicien de la Cobevial explique par le fait que les éleveurs laitiers ne veulent plus élever les mâles, par conséquent le nombre de jeunes bovins laitiers va tendre à diminuer.
«Sur l’année, on observe une stabilité des ventes et une saisonnalité de moins en moins marquée», a remarqué Eric Bettens, directeur de la Cobevial.
Deux nouvelles filières
«Pour la filière JB laitiers Mc Key, le prix moyen payé en 2013 s’élève à 3,45 €/kg.c. Pour 2014, 21 JB sont engagés avec un prix attendu de 3,38€/kg.c», a indiqué Pierre Albrecht, technicien à la Cobevial. La filière Bleu Blanc Cœur, plus récente, concerne les vaches et les bœufs laitiers ainsi que les vaches Blondes d’Aquitaine. C’est une production sous cahier des charges qui impose une alimentation riche en Omega 3. La plus-value est de 0,17 €/kg.c en réforme laitière avec un prix moyen 2013 de 3,33 €/kg ; il est de 0,20 €/kg.c pour les Blondes d’Aquitaine avec un prix moyen 2013 de 5,15 €/kg. En 2014, deux nouvelles filières sont en cours de création à la Cobevial : la filière bio et la filière JB Limousin «Saveurs en Or».
Co-produits et club des 3C
«En 2013, la Cobevial a essayé de mettre en place le club des consommateurs de co-poduits», a expliqué Pierre Albrecht. «L’objectif est de dynamiser l’activité et d’acheter en groupe pour bénéficier de tarifs intéressants. Il s'agit aussi de se réunir pour que chacun puisse échanger sur ses pratiques, de visiter des élevages utilisant des co-produits et de saisir des opportunités». Pour les co-produits, une première avancée est à noter puisque le prix du Corn Gluten humide est désormais fixé au trimestre et non plus à la semaine. Le problème aujourd’hui c’est qu’il faut un minimum d’éleveurs pour s’engager dans des contrats. L'activité doit donc encore se développer. A titre d’exemple, en production porcine, 60 000 tonnes de co-produits sont distribués par la coopérative. Certains éleveurs regrettent aujourd’hui de ne pas être prévenus régulièrement des prix des co-produits ce qui peut les freiner dans leurs achats via la Cobevial.
Plan sanitaire d’élevage : nouveau projet
Les éleveurs de la Cobevial peuvent adhérer au plan sanitaire d’élevage (PSE). Un audit est réalisé chaque année, voire plus en fonction des besoins des éleveurs. Les adhérents ont aussi accès aux achats groupés de produits pharmaceutiques par la coopérative.
En 2014, la Cobevial va proposer, dans le cadre du PSE, de vacciner et vermifuger les broutards en centre d’allotement avant l’arrivée en ferme pour ceux qui le souhaitent. «C'est un gain de temps et un gain économique puisque les produits vétos sont à un prix compétitifs, cela limite le stress de l’animal», a indiqué le technicien Cobevial. Vaccination et vermifuge reviendraient à environ 16 euros par tête.
Caisse de sécurisation : du nouveau pour 2014
«La caisse de sécurisation existe depuis 2007. C’est une caisse pour le développement de la production de taurillon dans laquelle la Cobevial garantit 95% des coûts de production totaux pendant cinq ans. Les coûts de production englobent : la main-d’œuvre, la mortalité, l’investissement, les produits vétérinaires…», a précisé EricBettens. Quand un éleveur souhaite profiter de cette caisse, alimentée par les dividendes du groupe Alliance, un contrat est signé. L’éleveur s’engage à livrer pendant dix ans à la Cobevial en contrepartie de quoi il sera soutenu pendant cinq ans. Aucune demande de remboursement ne sera réclamée. Aujourd’hui seize éleveurs y ont souscrit.
La nouveauté pour 2014, c’est qu’un éleveur pourra adhérer à cette caisse à partir de 50 places créées. Si la création de l’atelier taurillon se fait sans construction, 90% des coûts de production seront couverts (voir tableau 1).