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Élevage ovin
La coopérative des Bergers du Nord Est veut augmenter la production d’agneaux

Les adhérents de la coopérative ovine des Bergers du Nord Est se sont réunis en assemblée générale le 20 juin à La Vallée au Blé (02). L’occasion de faire le point sur l’activité 2023, de confirmer une remontée des cours et d’encourager à produire plus d’agneaux.

«L’année 2023 a été assez compliquée», a avoué Arnaud Vanhoutte, président des Bergers du Nord. À cela, plusieurs raisons. Une baisse de collecte due à une baisse de productivité des systèmes herbagers à cause de la sécheresse de 2022, des arrêts de production notamment sur la région Hauts-de-France, un impayé d’un client. C’est aussi le non renouvellement de l’agrément programme sanitaire d’élevage (PSE) qui a impacté les résultats de la coopérative. Le président Arnaud Vanhoutte s’est toutefois voulu rassurant. «Nous devrions retrouver notre agrément en fin d’année et redémarrer la vente des produits dérogatoires dès le début 2025.»

 

Enrayer la baisse de production

Alors que la production se réduit d’environ 2 % par an dans la région comme au niveau national, les dirigeants des BNE veulent se battre pour enrayer cette baisse. «Entre 2023 et 2022, nous avons commercialisé 2 651 agneaux en moins.» Cependant, Arnaud Vanhoutte et son directeur, Thierry Vroman, restent optimistes parce que le cours des agneaux a remonté et continue son ascension. «Depuis 2021, le prix a augmenté de 2 € par kilo de carcasse.». À cela plusieurs raisons : le Brexit, le changement climatique qui bouleverse la demande sur les marchés, une baisse de production sur l’Union européenne et l’Océanie, une hausse de la consommation notamment en Chine, et les fêtes religieuses. Aussi, les dirigeants encouragent les éleveurs à décaler la production. «Nous avons mis en place un système de primes en bergerie et en herbager pour sortir des animaux fin d’année pour pouvoir répondre toute l’année à la demande et de lisser les sorties importantes du début d’année», a expliqué Thierry Vroman, expliquant qu’un test de report d’agneaux à l’herbe est actuellement en cours.

De son côté, Alexis Demeestere, vice-président de la coopérative BNE, a tenu à faire part de son expérience à ce sujet. «Décaler la sortie des agneaux n'implique pas réellement de frais supplémentaires. La quantité d’aliments reste plus ou moins similaire et lorsque les femelles retournent en pâture après sevrage, leur poids reste stable. Parfois, un vermifuge est nécessaire. Toutefois, décaler permet à la coopérative de planifier la sortie des agneaux et l’éleveur peut percevoir une prime qui peut aller jusqu’à 25 € en fonction des cours.»

 

Motiver  les jeunes éleveurs

La coopérative des Bergers du Nord Est travaille sur les régions Hauts-de-France et Grand-Est. Elle compte 320 adhérents actifs dont 16 nouveaux en 2023 pour un nombre total de 70 831 brebis. Les élevages adhérents produisent en majorité des agneaux de type bergerie. Ce type de production représente plus de 50 % des élevages et presque 60 % des effectifs de brebis.

Côté activité boucherie pour 2023, le nombre d’agneaux commercialisés par les Bergers du Nord Est est en baisse, de 
60 151 en 2022, il passe à  56 452 en 2023 soit une baisse de 3 699. Cette baisse provient principalement dans le Pas-de-Calais (- 7,81 %), en Picardie (- 3,01 %) et en Lorraine (- 6,17 %) suite à la réduction de troupeaux ou encore d’arrêt de production. Seule la région Champagne-Ardenne augmente son chiffre (+ 4,45 %). Pourtant, si certains cessent la production, d’autres élevages s’intensifient, régulant ainsi la production. Pour les dirigeants des BNE, pas de doute, il reste de la place pour les personnes intéressées par la production ovine qui reste déficitaire par rapport à la demande. «Il faut continuer à développer la production ovine et motiver des jeunes et des moins jeunes dans cette filière. Ceux qui arrêtent la production, ce n’est pas à cause de problèmes économiques. C’est souvent dû à un problème de transmission avec des repreneurs qui ne veulent plus d’élevage», a poursuivi le directeur, soulignant toutefois le besoin de technicité et de professionnalisme pour élever des ovins. Après avoir fait un discours sur la production ovine mondiale et notamment l’impact direct de la Chine sur les marchés et leur équilibre, Thierry Vroman a conclu «la France a besoin d’agneaux, l’Europe a besoin d’agneaux, les industriels ont besoin d’agneaux. Structurellement, on est parti pour des prix élevés, et il n’y a aucune connexion entre vos coûts de production et le prix de l’agneau». Arnaud Vanhoutte a imagé ses propos : «15 agneaux de plus par adhérents aux Bergers du Nord Est, ça représente près de 5 000 agneaux commercialisés en plus pour la coopérative. Et je rappelle qu’aujourd’hui, le prix d’un agneau est égal au prix d’une tonne de blé fourrager».

Le président a remercié les régions des Hauts-de-France et du Grand-Est pour leur soutien financier apporté à la modernisation des élevages, à la génétique et à l’agrandissement des troupes ovines. «Nous devons également travailler en concertation avec toutes les organisations professionnelles agricoles et les acteurs de l’amont et de l’aval des deux régions pour pérenniser l’élevage ovin et renforcer notre compétitivité.»

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