Vente directe
La cueillette d’Amiens prête à accueillir les cueilleurs
Déjà à la tête de la cueillette de Saint-Gratien, Vincent et Séverine Liénart ouvrent la cueillette d’Amiens ce 29 mai, avec 9 ha de fruits et légumes, en pleine terre et sous serre. Une première dans la capitale samarienne.
Déjà à la tête de la cueillette de Saint-Gratien, Vincent et Séverine Liénart ouvrent la cueillette d’Amiens ce 29 mai, avec 9 ha de fruits et légumes, en pleine terre et sous serre. Une première dans la capitale samarienne.
Les légumes primeurs, salades, radis, épinards et autres navets ne demandent qu’à être cueillis. Pour les fraises tant attendues et les courges, il faudra en revanche faire preuve d’un peu de patience. Vincent et Séverine Lienart, ainsi que leurs cinq salariés, s’apprêtent à ouvrir la première saison de la cueillette d’Amiens, juste derrière le magasin de produits locaux O’Tera, le long de la route de Rouen. «J’ai découvert le projet du magasin O’Tera dans un article de presse, rappelle Vincent Liénart. Ils expliquaient qu’ils souhaitaient l’installation d’un maraîcher à côté pour y développer une cueillette et un accueil pédagogique. Je me suis dit “mince, c’est complètement mon métier !“ Nous avons été retenus et nous y travaillons depuis janvier. C’est quand même un sacré défi.»
La tâche est colossale. En plus des 18 ha de leur cueillette de Saint-Gratien, le couple a désormais en charge 9 ha à Amiens, dont 4 200 m2 de serres. «Il y a la cueillette, et une partie de la production est livrée à O’Tera, mais nous sommes complètement indépendants», rappelle le maraîcher. 450 0000 euros d’investissements ont été nécessaires pour mettre en place le réseau d’irrigation enterré, pour l’installation d’une pompe, des serres, de la station de ferti-irrigation, du bâtiment de stockage de matériel et d’accueil du public (encore en construction), du matériel… Il faudra donc séduire la clientèle pour atteindre l’objectif de 250 000 E de chiffre d’affaires annuel.
Une terre complexe
Mais le plus gros enjeux est de parvenir à produire dans cette ancienne friche. «La nature du terrain est très complexe. Il s’agit d’un sol superficiel à cailloux, très sale.» À Amiens, beaucoup plus qu’à Saint-Gratien, les pousses subissent aussi les attaques de pigeons, corbeaux et lapins. Les conditions météorologiques de l’année n’aident pas. «Je ne me souviens pas avoir déjà connu un mois d’avril puis un mois de mai consécutifs aussi froids. Les plantes ont du mal à pousser. Ici, les adventices poussent plus vite que les légumes», rit jaune Vincent Liénart. Pas de quoi remettre en cause les «bonnes pratiques» dans lesquelles le professionnel est engagé depuis plusieurs années. «On essaie d’utiliser le moins de pesticides possible. Cela passe par l’installation de bâches biodégradables qui permettent de se passer d’herbicides, ou de protection biologique intégrée sous les serres, avec l’introduction d’insectes auxiliaires, par exemple, qui réduisent les attaques de ravageurs et donc les maladies.» Ce jeudi, des bourdons surveillaient de près les premiers concombres, déjà bien formés. Grâce à leurs efforts, les Liénart espèrent décrocher la certification HVE 3 (Haute valeur environnementale) pour leurs deux sites. «Ce sont des pratiques onéreuses, mais les clients y sont sensibles.»
Nécessaire pédagogie
Cette clientèle, justement, est à construire entièrement. «Je ne me fais pas de souci là-dessus. Il n’y a aucune autre cueillette à Amiens, et les gens sont en demande.» La cible est très large, que ce soit la tranche d’âge ou le niveau de revenus. «Ce qui rassemblera ces personnes, ce sera leur envie de bien manger.» Quant à la gestion des cueilleurs dans les champs ? «Certains ne peuvent même pas l’imaginer. Mais ça ne me fait pas peur. Je pratique cela depuis des années !» Les salariés sont aussi sereins. «Il y aura forcément un peu de perte, car un enfant peut cueillir un légume pas encore mûr par mégarde. Mais tout est une question d’organisation et de communication. Nous allons mettre en place des panneaux signalétiques, et nous allons beaucoup expliquer», acquiesce Manon Warnault, responsable des cultures extérieures.
Léa Mielhuerry, à la vente, partage ce besoin de pédagogie. «Tout l’enjeu d’une cueillette en ville, c’est de faire revenir les gens à la saisonnalité. Nous espérons aussi leur faire découvrir des légumes qu’ils n’ont pas l’habitude de manger, comme les courges spaghettis, avec des fiches recettes, par exemple.» Après la technique de production, l’accueil sera primordial.
Cueillette d’Amiens : route de Rouen ; ouverte tous les jours, fermée le mardi matin et le dimanche après-midi.
Cueillette de Saint-Gratien : route de Fréchencourt ; ouverte tous les jours de 9h30 à 12h et de 14h à 19h, sauf le lundi matin.
Téléphone : 06 09 44 34 31
Une 34e cueillette Chapeau de paille
Comme la cueillette de Saint-Gratien, la cueillette d’Amiens a intégré le réseau Chapeau de paille, créé en 1985. Il s’agit donc de la 34e cueillette du groupement, créé en 1985. «Notre cahier des charges est précis, imposant notamment la proposition de fleurs, de fruits et de légumes sur chaque site. Cette manière originale de pouvoir consommer des fruits et des légumes garantit au consommateur une vraie fraîcheur, des saveurs, et une origine locale avec un rapport qualité-prix reconnu», est-il expliqué sur chapeaudepaille.fr. Le réseau garantit aussi une agriculture «éco-responsable» : promotion de la diversité naturelle des plantes, entretien de l’équilibre naturel entre animaux auxiliaires et ravageurs, optimisation de l’irrigation pour protéger les ressources naturelles en eau, préférence pour le binage… Qui dit chapeau de paille, dit néanmoins modernité. La cueillette de Saint-Gratien dispose cette saison de l’application smartphone qu’a développé le groupement. Elle regroupe toutes les informations de la cueillette : horaires, produits à cueillir et bons plans.