Aller au contenu principal

La France expose au monde son modèle alimentaire

Inauguré par Laurent Fabius, Ségolène Royal et Stéphane Le Foll le 1er mai, jour de l’ouverture de l’exposition universelle de Milan, le pavillon de la France se veut le reflet d’un modèle agricole et alimentaire français qualitatif et durable.

L'intérieur du Pavillon France à l'exposition universelle de Milan.
L'intérieur du Pavillon France à l'exposition universelle de Milan.
© CATHERINE LONGUEVILLE/LA VENDEE AGRICOLE

L’exposition universelle de Milan a ouvert ses portes le 1er mai. Derrière le thème «Nourrir la planète, énergie pour la vie» librement décliné sur les pavillons des 138 pays participants, une question : comment nourrir les 9 milliards d’humains prévus en 2050 tout en préservant les ressources naturelles de la planète ?
La durabilité était exprimée dans la construction même des pavillons de nombreux pays qui ont favorisé le bois. Un choix partagé par la France dont le bâtiment a été réalisé entièrement en bois du Jura, épicéa et mélèze. Il est entièrement démontable et remontable, l’objectif étant de le vendre aux enchères à la fin de l’exposition.

Les réponses de la France
Inauguré par les ministres des Affaires étrangères, de l’Ecologie et de l’Agriculture, le pavillon doit porter «le message universel de la France», a souligné Stéphane Le Foll, ajoutant que le bâtiment était jugé comme l’un des plus beaux dans les premiers classements réalisés par la presse. «Il va donner l’image d’une France extrêmement forte», a salué de son côté Laurent Fabius. «La recherche, la production agricole, la restauration, la qualité de vie, l’aspect écologique, le commerce extérieur, ce sont des forces de la France», a rappelé le ministre des Affaires étrangères.
Certifié Haute qualité environnementale (HQE), le pavillon répond à l’enjeu de durabilité. «Face à la fragilité des sols, de l’air, de l’eau, nous voulons montrer qu’il y a des solutions», a affirmé Ségolène Royal pour qui le bâtiment français s’inscrit parfaitement dans la transition énergétique.
La réponse française au défi alimentaire de demain se décline en quatre axes : recherche, développement de la coopération internationale et du transfert d’innovation, produire plus et mieux, et alimentation de qualité. Quatre piliers d’un modèle alimentaire qui se veut durable.

Un modèle à exporter ?
Pour répondre à l’enjeu de production, la France peut avant tout compter sur sa diversité en matière de territoire, d’agriculture et de produits. Pour rappeler cette idée, le pavillon a été conçu sous la forme d’un paysage inversé. Le jardin extérieur présente aux visiteurs une soixantaine d’espèces végétales (maïs, betterave, tomates, …), associées à des écrans géants qui font défiler les paysages et les animaux. La diversité est également à l’honneur à l’intérieur du pavillon où sont suspendus au plafond une multitude de produits : bouteilles de vin, fromages, mais aussi des cultures, des ustensiles de cuisine…
Au-delà de la diversité, c’est aussi la qualité des produits qui fait le modèle alimentaire français, en assurant son avenir, ce dont témoignent pour Ségolène Royal «la montée en puissance de la qualité alimentaire», et «le succès des grandes émissions populaires sur la cuisine». Pour Stéphane Le Foll, promouvoir le repas à la française, c’est également «réinvestir l’idée de passer du temps à table».
Est-ce pour autant que le modèle alimentaire français peut inspirer le monde ? Pour Alain Blogowski, conseiller scientifique au commissariat général de la France pour l'exposition universelle de Milan 2015, «il faut se méfier du côté donneur de leçons des Français (…), la France ne va pas nourrir la planète».
En revanche, il faut selon lui «proposer au consommateur ce qu’il a envie d’acheter : on peut mettre un peu de notre modèle avec celui des autres et là, ça fonctionne», a-t-il expliqué en citant le foie gras au wasabi qui connaît un fort succès au Japon.
Les visiteurs du pavillon pourront tout de même découvrir la cuisine traditionnelle française au Café des chefs, vitrine de la gastronomie hexagonale, avec une carte élaborée par de grands noms et de jeunes talents et adaptée en fonction des mois et de la saison, jusqu’à la fermeture de l’exposition universelle le 31 octobre.


Le pain à l’honneur
La boulangerie du pavillon met à l’honneur un produit particulièrement symbolique de l’alimentation française, le pain. En partenariat avec Intercéréales, cette boulangerie peut fabriquer jusqu’à 4000 baguettes et 1500 viennoiseries par jour, devant les yeux des visiteurs. Une baguette spéciale a été créée en exclusivité pour l’exposition universelle, avec une grigne (incision effectuée sur le pâton avant de l’enfourner) qui rappelle les courbes du pavillon de la France.

Des fibres végétales et animales pour les textiles du futur

L’exposition Textifood, présentée par Lille 3000 (1) à l’institut français de Milan, s’inscrit dans le thème de l’Exposition universelle qui met en perspective les modèles alimentaires de demain avec l’idée de durabilité et de planète responsable.
Elle présente des vêtements dont les fibres sont issues de recherches qui valorisent les résidus de récolte, habituellement jetés une fois extraite la partie comestible destinée à l’alimentation humaine.
Deux types de fibres sont représentés : les fibres naturelles, provenant de végétaux (principalement le coton, le lin, la laine et la soie) ou d’animaux (laine de mouton, ver à soie, coquillages), et les fibres artificielles, qui sont des fibres naturelles avec ajout chimique.
Entre haute couture et technologie, l’exposition présente des robes uniques en fibres de baobab, de houblon, de bananier, et des textiles issus de procédés originaux, par exemple à base de nacre.
Ces textiles ont également des fonctionnalités nouvelles. Les fibres à base de café sont d’ores et déjà intégrées à certains vêtements de sport, pour valoriser leurs capacités à absorber les odeurs et à résister aux UV. Grâce au xylitol (extrait de la pulpe de canne), certains T-shirts de sport peuvent aussi s’adapter à la chaleur produite par le corps pour libérer si nécessaire un effet rafraichissant. Le vêtement est déjà disponible à la vente.
L’exposition présente également des objets du futur, comme le cocon BBDOR, couffin en composite de lin qui allie propriétés thermiques et légèreté, ou encore les coussins « Napoli Vintage » en toile de lin imperméable, conçus pour l’extérieur.
Enfin, à la pointe de la technologie, les textiles connectés intègrent la problématique de l’énergie, comme cette veste Cal Jacket qui, portée à même la peau, utilise les échanges thermiques entre le corps et l’air pour créer de l’électricité.
L’exposition est visible à Milan jusqu’au 14 juillet.

(1) Lille 3000 est un programme culturel promu par la ville de Lille.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Christophe Boizard a engagé sa réflexion autour du développement de son atelier laitier plusieurs années en amont  de sa réalisation.
Élevage laitier : sept ans de réflexion pour ne pas se tromper

Dans un secteur où les cultures entrent en concurrence directe avec l’élevage, Christophe et Caroline Boizard sont «…

Des Picards têtes d'affiche du All star game de la pêche à Amiens

Ces 2 et 3 novembre a lieu le Sipac (Salon international des pêches aux coups) à Mégacité à Amiens. Le All star game ouvre le…

Saint-Hubert
Le jour de Saint Hubert, tout un symbole pour les chasseurs français

Le 3 novembre, les chasseurs de toute la France honorent la fête de la Saint-Hubert, une journée emblématique en l’honneur de…

Le festival de l’agriculture en Picardie maritime 2025 prend forme

Autrement connu sous le nom de Foire agricole d’Abbeville, le Festival de l’agriculture en Picardie maritime se prépare…

Avec des sols gorgés d'eau,  les risques de tassements sont importants,  surtout les tassements en profondeur,  qui peuvent persister plusieurs années.
Prévenir le risque de tassement à l'arrachage des betteraves

Pour les récoltes à venir, les conditions climatiques se sont particulièrement dégradées avec des sols qui sont désormais très…

soja Brésil lait Danone
Danone annonce renoncer au soja brésilien

Le géant de l’agroalimentaire entend montrer qu’il n’est pas responsable de la déforestation à l’échelle mondiale. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde