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Betteraves
La France reste leader du sucre en UE, mais toujours inquiète

Alors que la France maintient sa première place de productrice de sucre en Europe, la filière s’inquiète des risques de jaunisse pour la prochaine récolte. Le Conseil d’État a entériné, pour l’instant, l’autorisation de recourir davantage à un insecticide, le Movento.

Les planteurs restent très inquiets «en l’absence de solution durable pour faire face à la jaunisse», souligne l’association.
Les planteurs restent très inquiets «en l’absence de solution durable pour faire face à la jaunisse», souligne l’association.
© J.-C. Gütner

Lors de la campagne 2023-2024, la France a produit plus de 4 millions de tonnes (Mt) de sucre de betterave, une production stable lui permettant de se maintenir à la première place en Europe, a annoncé Cultures Sucre, l’organisation interprofessionnelle du secteur betterave-canne-sucre, le 28 mai. En tout, «31,5 Mt de betteraves sucrières» ont été récoltées en Métropole et «près de 2 Mt de canne à sucre» ont été récoltées dans les départements et région d’outre-mer, relève Cultures sucre dans un communiqué.

Alors que la récolte de betteraves est légèrement meilleure qu’en 2022-2023 (30,7 Mt), l’interprofession estime que «la filière a su s’adapter» en dépit des «aléas climatiques à répétition et de nombreux défis agronomiques». En effet, cette campagne a été marquée par des pluies continues retardant les arrachages de betteraves à l’automne. Par ailleurs, les planteurs restent très inquiets «en l’absence de solution durable pour faire face à la jaunisse», souligne l’association.

Fin 2022, les betteraviers avaient vécu comme un «coup de massue» l’interdiction définitive de recourir à des semences enrobées d’insecticides néonicotinoïdes (NNI) – nocifs pour les pollinisateurs – à la suite d’une décision de justice européenne.

 

Une dérogation de 120 jours pour un insecticide

Dernière inquiétude en date : le sort du Movento (spirotétramate), pesticide dont le gouvernement a récemment autorisé, fin avril, un usage plus fréquent en betterave, pour compenser l’absence de NNI. «Cette année, les betteraviers pourront faire jusqu’à cinq passages de Movento» au lieu de «deux passages aujourd’hui», en plus de l’épandage d’un autre insecticide, le Teppeki (flonicamide), avait indiqué Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Agriculture, sur l’antenne de France Bleu Nord le 5 avril. Pour l’heure, une première dérogation de 120 jours permettra d’effectuer un troisième traitement de Movento. Si la pression des pucerons est trop forte, d’autres dérogations seront prises pour permettre les deux autres passages de l’insecticide, selon le cabinet de la ministre. Cette décision avait fait l’objet d’une demande de référé-suspension de l’association Agir pour l’environnement. Dans une ordonnance rendue le 24 mai, le Conseil d’État a cependant rejeté cette demande. La plus haute juridiction estime que la «condition d’urgence», nécessaire avant d’examiner la légalité de la décision contestée, «n’est pas satisfaite». Agir pour l’environnement estimait le Movento était «dangereux pour les abeilles», «toxique pour les milieux aquatiques» et «susceptible de nuire au fœtus».

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