Nature
La grippe aviaire fait trembler la côte picarde
Alors que le virus de l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été à nouveau identifié sur des oiseaux morts, la préfecture a élargi la zone de contrôle temporaire le 17 juin, puis le 23 juin. Peu d’éleveurs de volailles sont concernés, mais l’inquiétude grandit.
Alors que le virus de l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été à nouveau identifié sur des oiseaux morts, la préfecture a élargi la zone de contrôle temporaire le 17 juin, puis le 23 juin. Peu d’éleveurs de volailles sont concernés, mais l’inquiétude grandit.
La grippe aviaire n’a pas de conséquence directe sur le porte-monnaie de Bernard Cagny, éleveur de poules pondeuses à Quend. En tout cas, jusqu’à aujourd’hui. Le 17 juin, puis le 23 juin, après avoir à nouveau identifié le virus de l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) sur des oiseaux trouvés morts à Cayeux-sur-Mer, Fort-Mahon-Plage et Saint-Quentin-en-Tourmont, la préfecture a annoncé qu’elle élargissait la zone de contrôle temporaire (ZCT) qu’elle avait instaurée le 20 mai*.
Conséquences pour les éleveurs : toutes les volailles, y compris les volailles de basses-cours, doivent être maintenus en permanence à l’intérieur de bâtiments ou sous filet. Aucune volaille vivante ne doit sortir des exploitations. Des dérogations seront tout de même possibles, après accord de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Somme, pour le transfert direct vers un établissement d’abattage. Les mouvements de personnes, d’animaux domestiques, de véhicules au sein des exploitations doivent être limités au strict nécessaire. La vente directe à la ferme est donc interdite.
Voilà donc les poules plein air de Bernard Cagny confinées. «Le lot précédent n’était déjà pas sorti beaucoup. Celles-ci ne devraient pas beaucoup plus profiter du parcours, parce qu’à mon avis, c’est parti pour durer.» Les coups de chaleur ont donc plus de conséquences pour les animaux. «J’ai des ventilateurs pour aérer. Mais ça ne vaut pas l’ouverture du bâtiment pour un bon courant d’air.» Pas de problème pour le ramassage des œufs en revanche, réalisé par Cocorette. «C’est un peu plus de contraintes. Il faut désinfecter les roues du camion. Mais ça se fait.» La vente directe ne représentait presque rien. «Je ne vendais que les œufs hors calibre ou avec des défauts. Aujourd’hui, ils partent en casserie.»
Plus de 800 cadavres
Il n’empêche que l’éleveur n’est pas serein. «On a beau prendre toutes les précautions, une contamination peut nous tomber dessus.» Pour l’instant, les oiseaux touchés sont majoritairement de goélands, mais des mouettes, cormorans, sternes, courlis et fous de bassan sont également contaminés. «Je n’en ai jamais vu à proximité de mon bâtiment.» Mais Bernard craint la contamination d’autres oiseaux domestiques. «Quand on va entrer en période de migration, ça va flamber.» Depuis le début de l’épidémie dans la Somme en mai 2022, 802 cadavres d'oiseaux d'eaux ont été recensés sur le littoral du département, dont 195 depuis le 10 juin, précise la préfecture. Aucun élevage n’est concerné.
La préfecture avance pourtant qu’elle pourrait lever la (ZCT) après un délai de vingt et un jours «si aucun signe évocateur d’influenza aviaire n’est décelé dans les exploitations et si aucun nouveau cas ne survient dans la faune sauvage». Pendant ce temps, la surveillance de l’avifaune est accrue. La population est appelée à «signaler sans délai à un vétérinaire tout comportement anormal ou tout signe de maladie de ces derniers.» Toute mortalité d’oiseaux sauvages dans cette zone, sans cause évidente, doit être signalée à la Fédération des chasseurs de la Somme ou à l’OFB.
* La liste des communes dorénavant concernées par la Zone de contrôle temporaire (ZTC) est la suivante : Ault, Brutelles, Cayeux-sur-Mer, Favières, Fort-Mahon-Plage, Lanchères, Pendée, Le Crotoy, Mers- les-bains, Quend, Saint-Quentin-en-Tourmont, Saint-Quentin-La-Motte-Croix-au-Bailly, Saint- Valery-sur-Somme, Woignarue