Mobilisation
La grogne des agriculteurs et leurs blocages des grands axes routiers gagne la Somme
FDSEA et JA de la Somme appellent les agriculteurs à se mobiliser à partir de demain, mardi 23 janvier, à proximité des grands axes routiers pour une action à durée indéterminée.
FDSEA et JA de la Somme appellent les agriculteurs à se mobiliser à partir de demain, mardi 23 janvier, à proximité des grands axes routiers pour une action à durée indéterminée.
Il y a d'abord eu l'opération « On marche sur la tête » qui a consisté à mettre à l'envers les panneaux de signalisation de l'entrée des communes puis des premiers blocages d'axes routiers importants dans le sud, mais cela n'a manifestement pas suffi. Dès ce mardi 23 janvier, l'ensemble des départements de France devraient en effet rejoindre le mouvement de colère des agriculteurs qui demandent au gouvernement des réponses concrètes face à des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes.
Dans la Somme, FDSEA et JA ont décidé dans la soirée du 22 janvier de se mobiliser dès le lendemain, en organisant un rassemblement de tracteurs au sud-est d'Amiens. Leur objectif ? « Interpeller le gouvernement et obtenir du concret », expliquait Denis Bully, président de la FDSEA80. Samedi dernier, au cours d'un entretien en visio avec le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot, plusieurs responsables professionnels ont fait valoir une liste de revendications. Pour Quentin Thibaut, représentant les JA de la Somme, « il y a tellement de choses à assimiler quand on s'installe qu'on est un peu paumé... »
Pour parvenir à leurs fins, FDSEA et JA promettent « une action dans la durée.» Elle devrait débuter en fin de matinée, mardi 23 janvier, à l'est d'Amiens. Selon Marie-Françoise Lepers, secrétaire générale de la FRSEA Hauts-de-France, « le point commun entre tous les départements qui se mobilisent, c’est la saturation du réglementaire ».
À la sortie d'un entretien le 22 janvier au soir avec le Premier ministre Gabriel Attal, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau – qui était accompagné par le président des Jeunes agriculteurs, Arnaud Gaillot –, a indiqué qu'il n'y aurait « pas de levée des actions » menées par les deux syndicats tant qu'il n'y aurait « pas de décisions concrètes » de l'exécutif. « On a besoin d'actions très concrètes et donc ce qu'on a dit au Premier ministre, c'est qu'aussi longtemps qu'il n'y aurait pas de décisions concrètes (...), il n'y aura pas de levée des actions menées sur le terrain », a déclaré Arnaud Rousseau devant les journalistes, assurant que le monde agricole « ne se contentera pas de mesurettes ».
Sur le sujet du GNR, la FNSEA a notamment demandé une « remise immédiate en pied de facture ». Par la voix du ministre de l'Agriculture, le gouvernement a quant à lui promis des annonces rapides : « Le Premier ministre a affirmé clairement sa volonté (...) d'aller vite, dans la semaine pour un certain nombre de premières annonces », a déclaré Marc Fesneau à la sortie de cette réunion.
Parmi les sujets les plus urgents figurent celui des « négociations commerciales » sur les prix de l'alimentation, celui des « crises que traversent un certain nombre de secteurs » et certains sujets en termes de « simplification », a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau avait annoncé, sur France Inter, le lancement d'actions syndicales dans toute la France, appelant le gouvernement à entendre leur « ras-le-bol » et leur « colère ». « Je peux vous dire que dès aujourd'hui et toute la semaine et aussi longtemps qu'il sera nécessaire, un certain nombre d'actions vont être menées », a déclaré M. Rousseau. Ces actions concerneront « chaque département », a-t-il dit.