La relocalisation ne suffira pas à maîtriser l’empreinte carbone
Dans un rapport publié le 5 octobre, le Haut Conseil pour le climat estime qu’une «relocalisation ou une préférence pour les produits domestiques ne sauraient être suffisantes pour maîtriser complètement l’empreinte carbone sans changements profonds de la structure d’approvisionnement». Pour le secteur agroalimentaire français, l’empreinte carbone estimée à 80 Mt CO2 serait ainsi déjà constituée pour plus de moitié d’émissions dues à la production intérieure. Citant l’exemple des fraises, les experts estiment même que «la relocalisation peut rendre plus difficile l’atteinte des objectifs de réduction». Si une tonne de fraise sous abri génère 1 tonne de CO2 en Espagne, elle peut générer entre 2 et 7 t de CO2 sous serre chauffée en France. «Dans ce cas, relocaliser la production de fraises ne fait diminuer l’empreinte carbone que si cette production est faite sous abri», prévient le HCC. Pour réduire l’empreinte carbone française, la solution consistera selon les experts à accompagner les entreprises pour faire évoluer leurs approvisionnements, et à informer les consommateurs par l’affichage environnemental. Même si le changement des terres n’est pas comptabilisé dans l’empreinte carbone, le HCC demande par ailleurs au gouvernement de «publier un indicateur de mesure des émissions de la déforestation importée».