La silphie, une culture pérenne aux multiples débouchés
Les agriculteurs du Groupe Dephy du Vimeu ont étudié le sujet lors d’une conférence organisée par la Chambre d’agriculture le 27 février dernier. De nombreux participants du département s'y sont joints tant le sujet est synonyme d'opportunités, notamment pour l'alimentation animale.
Les agriculteurs du Groupe Dephy du Vimeu ont étudié le sujet lors d’une conférence organisée par la Chambre d’agriculture le 27 février dernier. De nombreux participants du département s'y sont joints tant le sujet est synonyme d'opportunités, notamment pour l'alimentation animale.
En effet, la culture de la silphie vient à l’origine de l’Amérique du Nord. Aujourd’hui, cette nouvelle culture est très répandue en Allemagne avec plus de 10 000 ha implanté. C’est depuis quelques années maintenant qu’elle se repend chez nous, notamment dans l’Est de la France.
Pour quelle valorisation ?
Les débouchées de la silphie sont divers. Tout d’abord pour l’autonomie alimentaire, c’est ce qui a poussé le groupe de douze éleveurs à étudier le sujet. En effet, la silphie peut être valorisée pour l’élevage principalement en enrubannage. L’idéal est de conduire cette culture comme une luzerne avec deux-trois coupes par an.
Le second débouché est la méthanisation, ici conduite en une seule coupe par an, on attendra qu’elle obtienne sa taille maximale (jusqu’à 3 m de haut) pour avoir une quantité de biomasse très élevée.
Quels avantages ?
La culture peut se développer pendant quinze ans, avec un rendement oscillant de 10 à 20 t de MS/ha/an en fonction des conditions pédo-climatique et de l’usage.
Sa couverture des sols est constante est permet ainsi de réduire le risque d’érosion et de battance. L‘absence du travail du sol participe également à une fixation du CO2 et améliore le bilan carbone de l'exploitation (enjeu qui sera travaillé prochainement avec le groupe).
Enfin, les fleurs d‘un jaune lumineux sont très grandes (6-8 cm) et ont un très grand pouvoir mellifère, ce qui permet d'apporter de nombreux auxiliaires de cultures, ainsi des ruches aux abords permettent d’obtenir un rendement de 150 kg/ha de miel.
Les points à surveiller ?
Son coût, bien sûr, est le premier frein au développement de cette culture, comptez entre 1 600 et 1 800 € de l’hectare. Il est donc indispensable d’être vigilent à l’implantation et de ne pas se louper !
De plus, du côté désherbage, seul le désherbage mécanique est possible, ainsi la gestion des adventices doit se faire en amont.
Une culture adaptée à notre région ?
La silphie s’adapte à tous les type de sols, en revanche, pour atteindre son plus haut niveau de rendements, le choix du terrain à tendance humide avec un pH neutre à basique est préférable. Pour faire simple, la silphie se sème dans les terres où le maïs se plaît. Évitez donc les terres crayeuses…
Afin de ne pas perdre «une année sans récolte», la technique de l’association maïs/silphie se repend de plus en plus. En effet, on vient semer la silphie en premier puis le maïs, les deux cultures se développerons simultanément. Une fois le maïs récolté, la culture secondaire, (ici la silphie) prendra le relai. Attention toutefois. Pour que la silphie ait assez de lumière, il est nécessaire de réduire la densité du semis de maïs de 50 000 gr/ha à 75 000 gr/ha et de choisir une variété à port de feuilles dressées pour faire passer un maximum de lumière.