La tare collet à la hausse : les planteurs s’interrogent
Les arrachages sont terminés, le rendement s’achemine vers le 85 t/ha à 16.
Trop de pluie cette année à l’automne. Comme pour les autres travaux, les arrachages de betteraves se sont effectués dans des conditions difficiles en particulier sur la zone littorale. Ils sont à présent quasiment terminés dans la Somme.
Ces difficultés se traduisent dans le niveau de la tare terre en forte augmentation par rapport aux années précédentes : 14,6% en moyenne contre 10,4% en 2011 et 12,8% en 2010, sachant qu’un peu plus de 60% des betteraves sont déterrées dans la Somme (celles de Sainte Emile ne le sont pas du tout).
La surabondance de pluie explique également l’évolution de la richesse qui a faibli régulièrement depuis le début des arrachages alors que les poids de racines allaient en augmentant. Le niveau moyen de richesse se situe fin novembre à 18,5. Le rendement à 16 devrait atteindre au final les 85 tonnes/ha, voire 86 tonnes, ce qui reste inférieur à la moyenne des cinq ans.
C’est la sucrerie de Sainte Emilie qui doit normalement fermer la première, le 17 décembre prochain, les autres travaillant encore pendant une quinzaine de jours.
Le collet : un enjeu financier
L’un des faits marquants de cette campagne est la nette augmentation de la tare collet qui frisait les 10% fin novembre contre 9% en 2011 et 8,4% en 2010. Le sujet préoccupe les planteurs. Il a été évoqué lors du dernier conseil d’administration de l’Asbs (Association syndicale betteravière de la Somme) le 1er décembre. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation : le fait que les betteraves ont fait davantage de feuilles à la sortie de l’été, la pratique des agriculteurs qui avaient trop décolleté l’an dernier et qui seraient allés au-delà des conseils prodigués cette année, d’autant plus que les conditions d’arrachages étaient difficiles.
Mais les responsables de l’Asbs s’interrogent aussi sur le comportement des industriels à cet égard. Le sujet est récurrent. Mais «l’enjeu est essentiel», commente Dominique Fiévez, président de l’Asbs. «La betterave représente la moitié du coût de production du sucre. Retrancher par le décolletage quelques pour cent du poids de la racine, c’est une perte pour le planteur et un gain pour l’industriel. Et inversement d’ailleurs. Ce vieux débat pourrait paraître dépassé, mais les sommes en jeu sont énormes. C’est ce qui explique sans doute que l’on n’avance pas sur ce dossier avec les industriels».