L'AGPL demande aux liniculteurs de relever le semoir
Alors que les premiers semis de lin ont démarré ces derniers jours dans les Hauts-de-France, un appel à réduire les surfaces de la part de la AGPL sème le trouble chez les liniculteurs.
Faut-il poursuivre les semis engagés, les mettre en stand-by en attendant des conditions climatiques meilleures ou répondre à l'appel de l'AGPL qui préconise une réduction des surfaces pour la campagne 2020 ?
Alors qu'Arvalis Institut rappelait il y a quelques jours aux liniculteurs qu'il encore tôt pour sortir les semoirs à lin compte tenu des conditions climatiques - « les températures fraîches en matinée ralentissent le réchauffement des sols, ce qui est peu propice à des levées rapides du lin fibre », explique l'institut technique -, l'association générale des producteurs de lin (AGPL) appelle de son côté les producteurs qui n'ont pas encore engagés leurs semis à réduire leurs surfaces.
Délaisser les fourrières
Dans un courrier daté du 27 mars, le président de l'AGPL Bertrand Gomart demande en effet aux liniculteurs de participer à l'effort « autant que faire se peut », sans mentionner explicitement d'objectif de réduction, mais en préconisant une alternative : « Par exemple en laissant les fourrières nues et en les semant avec un autre couvert végétal ».
« Inéligibles en temps normal aux primes PAC, ces fourrières deviendraient alors classées en surfaces d'intérêt écologique », rapporte l'AGPL. Et son président de conclure : « La situation que nous traversons est exceptionnelle et chacun à son niveau joue un rôle majeur pour gagner cette bataille ». Ce même « chacun » qui aura bien compris qu'il s'agit d'une allusion nette aux conséquences de l'épidémie de coronavirus sur différents marchés, dont celui du lin pour la fibre textile.