L’agriculture soutenue par le plan de relance Hauts-de-France
Le 2 septembre, Xavier Bertrand présentait dans le détail l’acte 1 du plan de relance Hauts-de-France aux élus samariens. L’agriculture n’a pas été oubliée.
«C’est la crise. Les mois que nous allons vivre seront difficiles de toute façon. Mais nous les encaisserons mieux si le plan de relance régional est réussi», introduisait Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, le 2 septembre à Amiens. L’objet du jour : présenter aux élus locaux la déclinaison et la mise en pratique locale du plan de relance régional intitulé «protéger dès aujourd’hui et innover pour demain».
Pour rappel, 1,3 Md€ sont mobilisés, dans un plan décliné en cinq axes : sauver les emplois en protégeant l’économie et l’industrie régionale, amplifier la troisième révolution industrielle (Rev3), accompagner les personnes les plus touchées, agir pour le territoire et protéger les citoyens et innover dans la santé.
L’agriculture apparaît dès l’axe 1. Au total, 7,5 M€ «accompagnent la création de valeur en agriculture régionale». «Il s’agit d’augmenter le soutien aux filières en crise comme celles des pommes de terre et du lait, et la consommation de produits locaux notamment par la mise en place des plateformes en ligne d’achats de produits locaux, en partenariat avec la Chambre d’agriculture», est-il précisé. Les achats publics dans les lycées régionaux doivent renforcer le soutien à la filière (cf. article ci-contre).
Le plan agroécologie dès cette année
Pour la Région, la durabilité des filières passera par la transition agroécologique. Un plan régional agroécologie a d’ailleurs été élaboré avec la Draaf et la chambre régionale d’agriculture pour amplifier cette transition en cours pour la période 2020-2025. «Il donnera les moyens aux agriculteurs de transformer leur modèle de production vers plus de durabilité et de sobriété en consommation de ressources naturelles et d’intrants.»
Dans le détail, quatre axes structurants sont identifiés. Le premier axe incite à l’amélioration et à la diffusion des connaissances : accélérer la recherche, l’innovation et le transfert en faveur de la transition agroécologique. L’axe 2 vise à accompagner les agriculteurs dans l’adaptation et la reconception des pratiques et systèmes de production. Le troisième axe ambitionne d’impliquer et d’accompagner les filières et territoires dans la transition agroécologique et renouer le dialogue avec le citoyen. L’axe 4 consiste à observer et piloter l’agroécologie en Hauts-de-France. «Les consommateurs et citoyens français interpellent de plus en plus les agriculteurs et les filières agricoles sur les impacts environnementaux et sanitaires de leurs pratiques, indique le projet. L’enjeu est de transformer notre agriculture en s’adaptant aux exigences de consommation de la société, afin de lui donner un avantage compétitif basé sur la durabilité et la qualité de notre système productif.»
Photovoltaïque et apprentissage
Les agriculteurs pourront s’appuyer sur le plan de relance régional à d’autres niveaux. Par exemple, via les aides au soutient des trésoreries des entreprises (un fonds Covid relance Hauts-de-France de 24 M€) et via le fonds Reboost (30 M€), pour les PME qui connaissent des difficultés conjoncturelles.
Le développement des énergies alternatives peut aussi être une opportunité à saisir pour les exploitations agricoles. Un nouvel appel à projet va notamment être lancé pour les centrales solaires photovoltaïques en autoconsommation d’une puissance de 250 à 500 kWh. Une dizaine de projets seront sélectionné dès le dernier semestre 2020.
En ce qui concerne la main-d’œuvre, la Région souhaite relancer l’accueil des apprentis. «Le dispositif reprise des apprentis va être adapté et les aides régionales actuelles destinées aux apprentis sont élargies aux jeunes en rupture de contrat d’apprentissage et qui sont maintenus en CFA.» Les apprentis diplômés qui envisagent la création d’une entreprise seront éligibles au prêt d’honneur à la création d’entreprise qui va être mis en place.
Autre point qui profitera au secteur agricole : le canal Seine-Nord Europe (382 M€ mobilisés par la région). «La réalisation des ports intérieurs va être accélérée pour viser leur ouverture avant la mise en eau.»