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Lancement de la démarche oeufs de France

Le 25 avril, le CNPO a lancé le logo «Œufs de France». Le sens de cette démarche et les engagements de la filière.

Philippe Juven, président du CNPO : «L’origine France des œufs est primordiale pour les Français. En effet, 85 % d’entre eux disent y attacher de l’importance.»
Philippe Juven, président du CNPO : «L’origine France des œufs est primordiale pour les Français. En effet, 85 % d’entre eux disent y attacher de l’importance.»
© F. G.

La filière œufs se porte bien en France. C’est même la championne de la production en Europe avec ses 15 milliards d’œufs de consommation «made in France», soit 925 000 t (la numéro 2 est l’Espagne avec 13,3 milliards d’œufs, ndlr, suivie de l’Allemagne et de l’Italie). Championne, la France l’est aussi par sa consommation, soit 217 œufs par an et par habitant, alors que la consommation moyenne d’œufs s’établit à 213 œufs par habitant et par an dans l’Union européenne. A son palmarès encore, sa contribution importante à la production d’œufs alternatifs en Europe (bio et plein air), soit 21 % de la production européenne. Elle est devancée par l’Allemagne pour le bio (26 %) et par le Royaume-Uni pour le plein air (42 %).
Si notre pays peut faire cocorico en la matière, et n’a pas à rougir du développement de sa production d’œufs alternatifs (les effectifs des poules pondeuses sont passés de 18 % en 2006 à 33 % en 2016), les achats d’œufs alternatifs (plein air, bio, Label Rouge et sol) gagnent du terrain depuis 2003, atteignant désormais 48 % de parts de marché en magasins. Traduction : le cap de 50 % de poules pondeuses en élevages alternatifs à la cage aménagée, d’ici 2022, fixé par l’interprofession des œufs, le CNPO (Comité national pour la promotion de l’œuf), dans son contrat sociétal d’avenir en 2016, et prolongé dans le plan de filière à cinq ans, devient un impératif. Aussi la première opération inscrite dans ce plan a-t-elle été le lancement de la démarche «Œufs de France».

Des œufs garantis 100 % français
Si cette opération est la première, «c’est parce que l’origine France des œufs est primordiale pour les Français. En effet, 85 % d’entre eux disent y attacher de l’importance. D’ailleurs, selon une enquête CNPO/CSA 2017, les critères de choix d’achat des œufs en magasins sont le mode d’élevage, l’origine française et la date de ponte. Et pour plus de huit consommateurs sur dix, l’œuf de France est synonyme de qualité et de fraîcheur», détaille Philippe Juven, président du CNPO.
Ce logo garantit des œufs pondus sur le territoire national par des poules nées et élevées en France, et conditionnés et/ou transformés en France s’il s’agit d’ovoproduits. Pour obtenir le droit d’apposer le nouveau logo «Œufs de France», les professionnels devront se soumettre à un cahier des charges strict et à des contrôles par des organismes tiers visant à vérifier leur conformité à ce cahier, depuis les accouveurs jusqu’aux entreprises d’emballage ou de transformation des œufs, en passant par les éleveurs et les fabricants d’aliments. Trois niveaux de contrôle sont prévus : les auto-contrôles réalisés par l’opérateur lui-même ; des contrôles par un organisme de contrôle tiers indépendant ; et des «super contrôles» réalisés par un organisme de contrôle tiers indépendant, choisi et financé par le CNPO, et qui intervient sur demande de celui-ci.
Par ailleurs, pour les «Œufs de France» issus de l’agriculture biologique, les élevages bio seront soumis à une contrainte supplémentaire liée à leur taille, à savoir 12 000 poules pondeuses biologiques par bâtiment, soit quatre lots de 3 000 poules et 24 000 poules pondeuses biologiques maximum par exploitation.

La priorité de la sécurité sanitaire
La sécurité sanitaire des aliments est également au cœur de cette démarche. Pour qu’il en soit ainsi, les poussins, poulettes et poules doivent être nourris avec des aliments provenant d’opérateurs de la nutrition animale, certifiés Oqualim, ou reconnus équivalents. De même, les œufs et ovoproduits bénéficiant du logo doivent provenir d’élevages adhérant à la charte sanitaire. Idem pour les poules nées dans des couvoirs. «L’exigence sanitaire est capitale. C’est même une priorité que nous portons, et qui correspond à la concrétisation de l’objectif porté par le plan de filière», insiste le président du CNPO.
Une priorité saluée par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, présent au lancement de la démarche «Œufs de France» par le CNPO, le 25 avril dernier, à Paris. «C’est une belle démarche allant dans le sens des attentes des consommateurs, comme dans celui du travail réalisé au sein des Etats généraux de l’alimentation. Et cette montée en gamme fixée par le plan de filière, soit 50 % de poules pondeuses en élevages alternatifs à la cage aménagée d’ici 2022, répond, par ailleurs, à l’engagement du président Macron. Vous pouvez être fier du travail mené», commentait-il.
Qui suivra ? La démarche n’est qu’à ses débuts. Les discussions sont en cours au sein de la filière, de l’amont jusqu’à l’aval. Mais, selon Maxime Chaumet, secrétaire général du CNPO, «80 à 90 % des acteurs de la filière devraient être porteurs de ce logo. Les metteurs en marché sont d’accord, ainsi que  la distribution». Ce logo devraient apparaître dans les rayons en septembre. Question subsidiaire : ce logo aura-t-il une incidence sur le prix des œufs ? «Logiquement, cela n’induira pas d’augmentation», déclare Philippe Juven. A suivre.

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