Manifestation
Le «convoi de l’eau» a fait pschitt
À l’appel de groupuscules radicaux comme Collectif bassines non merci (BNM), Les Soulèvements de la Terre, Solidaires, Attac ou Extinction Rébellion, des milliers de personnes se sont rassemblées à Melle (Deux-Sèvres) puis à La Rochelle (Charente-Maritime) pour y protester contre «les méga-bassines» et «l’agro-industrie». Des manifestations émaillées de scènes de violence qui ont blessé plusieurs personnes.
À l’appel de groupuscules radicaux comme Collectif bassines non merci (BNM), Les Soulèvements de la Terre, Solidaires, Attac ou Extinction Rébellion, des milliers de personnes se sont rassemblées à Melle (Deux-Sèvres) puis à La Rochelle (Charente-Maritime) pour y protester contre «les méga-bassines» et «l’agro-industrie». Des manifestations émaillées de scènes de violence qui ont blessé plusieurs personnes.
Les deux objectifs que les manifestants «anti-bassines» s’étaient fixés n’ont pas été atteints. Ils entendaient, le vendredi 19 juillet, se rendre à Saint-Sauvant (Vienne) pour y protester contre la construction d’une retenue d’eau puis, le lendemain, au port de La Pallice à La Rochelle. Rassemblés au village de l’eau à Melle, ils ont rejoint, à pied, en vélo et en voiture, les points de rassemblement de Vivonne, Poitiers et Saint-Maixent-l’École, faisant fi des interdictions de manifester lancées par les deux préfets, Emmanuelle Dubée (Deux-Sèvres) et Jean-Marie Girier (Vienne). Parmi les meneurs du cortège, on pouvait remarquer la présence de Loïc Schneider, présent sur un des parkings de Poitiers-sud, qui avait été condamné à un an de prison ferme après les manifestations de Sainte-Soline ou encore Julien Le Guet, porte-parole de BNM, lui aussi condamné à douze mois de prison (avec sursis) et à une interdiction de paraître à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) pendant trois ans.
Plusieurs sites visés
L’impressionnant dispositif de sécurité développé autour de Melle et sur le parcours des manifestants a permis de filtrer et de bloquer leur progression vers les sites visés. Selon le seul procureur de la République de Niort, c’est un total de 1 100 armes par destination (objets coupants, contondants, boules de pétanque, etc.) qui avaient été saisis depuis les premiers contrôles jusqu’au vendredi 19 juillet à 6h du matin. Bloqués à Migné-Auxances sur la route conduisant à Saint-Sauvant, leur point ultime de ralliement, les manifestants ont décidé d’y pique-niquer, très surveillés par les vols d’hélicoptères de la gendarmerie, avant de reprendre la route vers deux sites, celui de Saint-Sauvant étant bloqué : une usine de méthanisation et une autre de conditionnement de semences Cérience, une filiale de la coopérative de Terren située à Cissé (Vienne). C’est en s’y rendant que les gendarmes ont limité la progression du cortège des «anti-bassines» en lançant des grenades lacrymogènes. L’une d’elles aurait mis le feu à un champ de paille, même si des photos diffusées sur le réseau X (ex-twitter) montre un manifestant cagoulé, accroupi, tenant un briquet à la main près d’une bande de paille. Au total, 10 ha de paille sont partis en fumée. Au même moment, environ 500 personnes menées par BNM et Extinctions Rébellion se sont regroupées autour d’une usine de conditionnement d’œuf Pampr’œuf dans la commune de Pamproux (Deux-Sèvres). Des énergumènes ont lâché des cerfs-volants au-dessus d’une bassine pour y larguer des lentilles d’eau. «L’objectif est qu’elles se développent dans l’eau stagnante de la bassine et en bouchent les pompes et tuyaux, mettant ainsi l’ouvrage hors d’état de nuire», ont clairement revendiqué les activistes du groupuscule Contre-attaque et des Naturalistes de la Terre.
Bilan nul
Le lendemain, samedi 20 juillet, d’autres militants anti-agricoles ont réussi à déjouer le dispositif de sécurité et se sont rassemblés vers 8h à La Rochelle, devant les bâtiments de l’entreprise Soufflet situés dans le port de la Pallice. Ils ont été vite délogés par les forces de l’ordre (FDO) et n’ont pas réussi à atteindre leur cible, l’enceinte du Grand port maritime ayant été préservée de toute intrusion par les gendarmes mobiles et les policiers. Environ 5 000 manifestants sont parvenus à s’égayer dans les rues de La Rochelle, occasionnant un jeu du chat et de la souris avec les FDO, mais sans que les premiers parviennent à prendre le dessus sur les secondes. Des échauffourées ont éclaté avec des militants radicaux en périphérie du Centre-ville qui a été épargné. Une course-poursuite s'est engagée entre des manifestants et les forces de l'ordre, avec barricades, feux de poubelles, dégradations, jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes. Une bande de pillards cagoulés a vandalisé le magasin Utile du quartier la Genette à la Rochelle. La gérante et son mari avaient mis toutes leurs économies dans ce commerce… Une gendarme a été blessée par brûlure après le jet d’un cocktail molotov et cinq manifestants ont été légèrement blessés. Tous ont été pris en charge. Six individus ont été placés en garde à vue. Après quelques jours de pseudo-débats à Melle et deux jours d’actions revendicatives et provocatrices, le bilan des «anti-bassines» est nul. On ne peut que s’en réjouir, grâce au dispositif mis en place par le ministère de l’Intérieur en lien avec les préfectures et les forces de l’ordre locales. Cependant, les activistes ont affiché leur intention de «poursuivre le combat». La vigilance reste de mise.