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Techniques culturales
Le désherbage mécanique, un outil agronomique de pointe

Le retrait progressif des substances actives nous conduit parfois à revenir à des techniques plus ancestrales. En complément ou non du désherbage chimique, le désherbage mécanique peut apporter une solution agronomique efficace et plus rentable. Point sur cet outil qui permet d’anticiper les évolutions réglementaires.

passage de herse étrille sur betteraves.
© D. R.

Des solutions pour lutter contre les adventices existaient bien avant l’arrivée des produits phytosanitaires. Elles étaient préventives (travail du sol, rotation ou encore paillage) ou curatives (désherbage manuel, désherbage mécanique). Après la Seconde Guerre mondiale, les herbicides ont rendu le désherbage plus efficace et plus rapide. Leur usage massif montre aujourd’hui ses limites. Le désherbage mécanique peut être l’une des solutions permettant de réduire les risques liés à l’utilisation de la méthode chimique. Il n’est pas seulement utile pour lutter contre les adventices, il présente aussi des avantages agronomiques reconnus :
• réduire les IFT en supprimant un passage chimique ou encore en réduisant des doses de désherbage. La culture sera également moins stressée ;
• réaliser un rattrapage lorsque les adventices ont atteint un stade trop développé (jusqu’à une certaine limite avec une bineuse classique) ;
• cibler des plantes impossibles à détruire chimiquement en cours de végétation (cas du binage) ;
• aérer le sol permettant ainsi un meilleur développement de la végétation (croûte de battance).
• intervenir avec des plages horaires plus larges que dans le cas du chimique qui nécessite certaines conditions météorologiques comme l’hygrométrie ou encore l’absence de vent.

Bien choisir son outil


Le choix des outils de désherbage mécanique s'effectue selon les cultures, leurs stades, le type de sol et également les adventices. Certains outils de désherbage mécanique sont complémentaires alors que d’autres ont des actions similaires. L’outil parfait et polyvalent n’existe pas encore.

Travailler dans de bonnes conditions

Penser au semis
Pour une bonne efficacité des outils, il faut tout d’abord penser au semis ; le sol doit être bien nivelé pour une meilleure efficacité.

Vitesse de l’outil
Au moment du désherbage mécanique, il faut régler la vitesse de l’outil pour un bon compromis sélectivité de la culture et efficacité.

Profiter d’une belle fenêtre météo
Il ne faut pas de pluie dans les jours suivants le désherbage pour détruire les adventices qui vont sécher et éviter leur repiquage.

Stade d’intervention
Attention à bien veiller à intervenir sur des adventices jeunes (idéal points verts à cotylédons).
Il est conseillé d’intervenir : en céréales, dès le stade 2 feuilles ; en betteraves, à partir du stade 4 feuilles vraies ; en colza, dès le stade cotylédons et en pois et féveroles, dès le stade crosse.
Le désherbage localisé peut être intéressant en complément du désherbage mécanique et peut permettre une bonne réduction d’intrants. Par contre, la technique du désherbinage (binage+ désherbage) est à proscrire car les conditions optimales de binage (temps sec et sol sec) sont contraires au désherbage chimique (sol humide pour l’efficacité des produits racinaires, pas de vent).
Les coûts des machines sont variables de l’une à l’autre mais des dispositifs comme le PCAE permettent de financer une partie du prix.

Quelques résultats
Les essais de désherbage mécanique menés par la Chambre d’Agriculture de la Somme en 2014 et 2016 au sein du GIEE «Développer les pratiques de conduite intégrée en système légumier» a relevé qu’en betteraves, un passage de bineuse en remplacement d’un désherbage chimique permet une baisse d’IFT (Indice de fréquence de traitement) de 25 % en moyenne et en haricots une baisse moyenne de 30 %. Un passage de herse étrille peut éliminer jusqu’à 70 % des adventices au stade filament.
Les efficacités varient en fonction de la situation mais peuvent aller parfois jusqu’à 90 %.

 

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