Grandes cultures
Le lin attend la pluie pour rouir
Débutés le 20 juin, les arrachages de lin sont désormais terminés. Mais le temps sec ne fait pas avancer le rouissage. À la Calira, on recommande de faire preuve de patience, et de soigner les chantiers de retournage et d’enroulage pour préserver la qualité.
Débutés le 20 juin, les arrachages de lin sont désormais terminés. Mais le temps sec ne fait pas avancer le rouissage. À la Calira, on recommande de faire preuve de patience, et de soigner les chantiers de retournage et d’enroulage pour préserver la qualité.
Il est encore trop tôt pour qualifier la récolte de lin 2022. Dans la plaine de la Somme, les presque 9 000 ha de lin emblavés pour la Calira (Coopérative agricole linière de la région d’Abbeville) sont à terre. «La campagne d’arrachage de cette année a été nettement moins compliquée qu’en 2021, alors que beaucoup de parcelles étaient versées. Celle-ci a débuté vers le 20 juin, soit un mois plus tôt que l’année dernière», commente Vincent Delaporte, le directeur.
Reste qu’aujourd’hui, l’activité est au point mort. «On attend la pluie, résume-t-il. Le temps sec, qui a pour conséquence une hygrométrie faible, ne fait pas avancer le rouissage.» Pas de quoi s’affoler cependant, car la qualité n’est pas dégradée. «Nous ne sommes que début août.» La coopérative encourage les liniculteurs à tenir leurs parcelles propres et à se tenir prêt à réaliser des échantillons lorsque le lin aura été arrosé. «Il faudra alors soigner le travail de retournage et d’enroulage pour préserver la qualité.» Une attention particulière devra être portée au vent pendant le retournage.
Il semblerait, à première vue, que la récolte soit «correcte mais sans plus». «Elle ne sera sûrement pas très lourde, mais elle pourrait être de qualité.» Il faut dire que de nombreuses parcelles, semées entre le 25 mars et le 5 avril, ont souffert d’un manque d’eau en pleine phase d’élongation de la plante. Le lin est alors rapidement monté à fleur à défaut de pousser. «Les semis un peu plus tardifs, vers le 10 avril, ont profité d’une pluie qui a aidé le plant à s’allonger. Ceux-ci devraient présenter un poids de paille supérieur.»
Les chantiers d’écapsulage bénéficient de conditions idéales. Nous devrions atteindre nos objectifs.
La sécheresse n’a cependant pas que des mauvais côtés. Les chantiers d’écapsulage bénéficient de conditions idéales. «Nous avions prévu 400 ha, et nous en avons écapsulé presque 300 aujourd’hui. Nous devrions atteindre nos objectifs», assure Vincent Delaporte. Les graines s’avèrent en plus de bonne qualité. Un soulagement pour la filière des semences de lin, car l’année 2021 avait été critique. «Nous avions obtenu 15 à 20 % des semences que nous espérions. Pour les semis 2022, nous avons dû taper dans les stocks, jusqu’à les vider», témoignait Charles-Henri Biard, responsable multiplication au GIE Linéa.
Un marché porteur
Côté marché, celui-ci est toujours aussi porteur. «Nous n’avons pas de stock. J’ai vendu le dernier lot de filasse ce mardi après-midi», assure le directeur. Les prix – entre 3,10 et 4,80 € le kg – sont bons, malgré une qualité moyenne. «Nos clients ont néanmoins besoin d’une meilleure qualité. On a le potentiel, mais l’enjeu est réel.»
L’usine de teillage de Martainneville, elle, a été performante. «Il reste 20 % de la récolte 2021 à teiller.» Celle-ci ne tournera pas au mois d’août pour permettre la maintenance de ses machines, et redémarrera fort le 5 septembre. «Elle ralentira en novembre, car nous renouvelons une ligne de teillage.»