Le monde agricole veut créer une structure pour l’aide alimentaire
L’UE diminue de 30% l’aide alimentaire aux plus démunis.
À la suite de la baisse annoncée du soutien européen à l’aide des plus démunis, Xavier Beulin, le président de la Fnsea, «scandalisé» par la décision, a révélé le 11 février un projet en cours en vue de pallier ce manque à gagner pour les oeuvres caritatives françaises. Cette initiative de la centrale agricole vise la mise en place d’une structure, de type fondation, destinée à recevoir les dons, notamment en nature, que souhaiteraient faire les agriculteurs – vers les Restaurants du Coeur, les Banques alimentaires, la Croix Rouge, le Secours populaire.
Le sujet n’est pas nouveau : depuis deux ans, le syndicat réfléchit à ce dispositif fédérateur entre le monde agricole et sans doute l’aval de la filière. Tous les produits seraient concernés. «Prenons un exemple : si un producteur veut donner deux tonnes de blé ou deux tonnes de maïs, il ne le peut pas aujourd’hui. Il faut que l’on puisse disposer d’une interface qui permette d’accueillir ce type de don, de le transformer en valeur monétaire et à partir de cette valeur monétaire, de pouvoir bénéficier d’achats de repas», explique Xavier Beulin. Selon lui, beaucoup d’agriculteurs souhaiteraient donner, et pas seulement leur surplus.
À travers ce projet, le syndicat entend répondre aux besoins en volumes disponibles mais également en qualité nutritionnelle. Un autre objectif est de parvenir à limiter le gaspillage alimentaire. La collecte et la redistribution de ce type de produits doivent en effet se faire sur des laps de temps très courts, ce qui implique toute une logistique.
Le président de la Fnsea devrait préciser le projet à l’occasion du Salon de l’agriculture. De nombreux points restent à définir, notamment les garanties nécessaires sur le plan juridique, sur le plan hygiène, santé et sécurité des aliments, mais également sur le plan fiscal.