Légumes
Le poireau traverse une grave crise conjoncturelle
Ce n'est pas la surproduction qui est en cause, mais plutôt une consommation en berne.
Ce n'est pas la surproduction qui est en cause, mais plutôt une consommation en berne.
Le 16 mars, le poireau affichait 41 jours ouvrés de crise conjoncturelle au Réseau des nouvelles des marchés (RNM, FranceAgriMer). En difficulté depuis le 19 janvier, le légume d’hiver accuse un prix de première mise en marché 34 % au-dessous de la référence hebdomadaire. Une situation due à une consommation « globalement en berne » malgré des mises en avant et des promotions en magasins, analyse FranceAgriMer dans sa note de conjoncture de février.
Un constat partagé par le directeur de l’AOP Poireaux de France Patrick Groualle. Interrogé le 16 mars, il pointe un marché « morose » depuis la campagne d’automne qui s’est dégradé pour devenir « complètement atone » cet hiver, alors que les emblavements sont « similaires » et les rendements « un petit peu en deçà de la normale ». « C’est vraiment la consommation qui n’est pas là », lâche-t-il. Une situation qui pèse fortement sur les prix payés à la production. « On a des cours ridicules qui oscillent entre 0,25€ et un peu plus de 0,30 € le kilo, alors qu’un prix normal serait au minimum 0,60 € le kilo », ajoute Patrick Groualle.
Dans sa note de conjoncture, FranceAgriMer assure que la profession « s’interroge sur le maintien des surfaces en poireau pour la prochaine campagne ». Un constat prématuré, tempère Patrick Groualle. « On peut imaginer s’orienter vers une réduction des emblavements, mais de combien? Il est trop tôt pour le savoir », estime le directeur de l’AOP Poireaux de France. « L’inquiétude actuellement est au niveau de la trésorerie : les recettes sont faibles depuis le 20 janvier, le coût des futures mises en culture va fortement augmenter à cause de la hausse des intrants, et le contexte actuel [pour le poireau] est globalement morose, donc l’avenir est incertain. »