Le semis monograine impose de concilier vitesse et précision
La concurrence s’intensifie dans le secteur du semoir monograine
où de nouvelles solutions ciblent le débit de chantier.
Le débit de chantier et notamment la vitesse de semis est une thématique porteuse chez les constructeurs de semoirs monograine. Après Amazone et son EDX, Horsch et Väderstad se sont lancés dans l’aventure du semis rapide avec des appareils «lourds» permettant une pression importante sur les éléments semeurs. Face à cette nouvelle concurrence, les deux acteurs historiques du marché français restent prudents sur la vitesse de travail. «Les maïsiculteurs français sont très attachés à la régularité du semis qui prend en compte l’espacement entre graines et la profondeur de semis. C’est une composante essentielle du rendement», rappelle Etienne De Saint Laumer, chez Kuhn. La vitesse de travail ne peut donc s’envisager qu’en préservant la régularité du semis. «Avec une distribution efficace, l’accroissement de la vitesse est possible sans trop d’impact sur l’espacement entre graines. En revanche, la vitesse impacte directement la profondeur du semis», précise Florian Crochet, de la société Ribouleau Monosem.
La notion de vitesse est d’ailleurs très relative, tant elle dépend des conditions de sol. La plupart des constructeurs reconnaissent que ce serait une erreur de garantir une vitesse de semis pour un appareil monograine. Si, dans des terres sableuses bien préparées, atteindre 10-12 km/h s’envisage sans trop de difficultés, dépasser les 6 km/h dans des terres à cailloux en travail simplifié peut parfois relever de l’exploit. L’exigence de précision n’est toutefois pas incompatible avec la progression des vitesses, si l’on en croit les résultats obtenus par les nouveaux semoirs «rapides». L’EDX d’Amazone, le Maestro de Horsch et le Tempo de Väderstad se distinguent par de nouvelles conceptions de distribution. Ces semoirs s’équipent également de contrôleurs de semis évolués, permettant un suivi précis des manques et des doubles, rang par rang.
Entraînement électrique
Initié par Kverneland Accord, l’entraînement électrique de la distribution fait des émules. «Ce dispositif assure une plus grande progressivité des variations, aspect important lorsque l’on est amené à travailler à grande vitesse. Il facilite l’étalonnage ou encore la modulation de dose et simplifie la coupure de rangs. Enfin, il supprime la complexité des entraînements mécaniques», explique Benoît Blateyron de chez Väderstad.
Le second axe de développement pour augmenter les vitesses de semis concerne la conception de l’élément semeur, de manière à ce que celui-ci puisse maintenir une profondeur de travail constante, quelles que soient les conditions. Cela passe par des éléments lourds bénéficiant d’un report de charge important, la pression maxi sur les éléments atteignant 325 kg sur le Tempo de Väderstad et 350 kg sur le Maestro de Horsch. Monosem propose deux solutions pour augmenter la vitesse, soit l’élément renforcé pour le semis simplifié NX, soit le concept Monoshox venu des Etats-Unis.
Face à l’argument de la vitesse, les acteurs historiques (Monosem, Kuhn, Gaspardo, Kverneland Accord, Sola…) mettent en avant la polyvalence de leurs semoirs, tant sur la capacité de la distribution à accepter tout type de semence que sur la diversité des écartements. Ils multiplient ainsi les versions d’appareils à châssis télescopique.