Le tournant de l'agro-écologie est à prendre
L'enseignement agricole doit intégrer une nouvelle dimension qui implique toutes les filières et le projet régional en voie de finalisation.
La nouveauté cette année, c'est le tournant "agro-écologique" que doit prendre l'enseignement agricole. "Nous l'avons bien entendu inscrit dans nos préoccupations", explique Sandrine Martinage. "Pour l'instant, nous travaillons avec le public. Il s'agit de faire entrer la dimension agro-écologique dans les exploitations des lycées, mais aussi dans la démarche pédagogique des enseignants. Nous en sommes au stade du diagnostic. Des comités techniques avec les directeurs d'exploitation, des enseignants se sont réunis pour analyser les pratiques actuelles, voir ce qu'il convient de changer en vue de dégager ultérieurement des préconisations. Les établissements du privé n'ont pas d'exploitation, mais ils peuvent intégrer l'agro-écologie sous une autre forme. On laisse l'initiative aux établissements. L'important est que les élèves acquièrent cette démarche qui en définitive va au-delà de la seule production. C'est aussi une question de société qui concerne donc l'ensemble des filières de formation et implique toute la communauté éducative".
Projet régional : bientôt finalisé
Autre chantier, le projet régional d'enseignement agricole. Lancé l'an dernier, il n'est pas encore achevé, d'autant que les prescriptions du ministère sur l'agro-écologie amènent une réflexion nouvelle. Ce projet s'articule selon trois grands axes : l'orientation des élèves et les parcours professionnels de réussite, le lien des établissements avec leur territoire et le milieu professionnel, l'innovation pédagogique ou comment enseigner autrement et former les enseignants à cet effet. Le document final pourrait sortir à la fin de cette année scolaire de sorte que les établissements puissent l'intégrer dès la prochaine rentrée.
Nouveau BTS
S'agissant des formation, cette année est marquée par l'ouverture d'un nouveau BTS "développement et animation du territoire rural". Il est proposé en apprentissage au CFA de l'Aisne à Laon, en partenariat avec la MFR de La Capelle, et en formation initiale dans la Somme au lycée de Péronne pour la première année et au lycée d'Abbeville pour la deuxième année. "L'idée est que les étudiants aient une large vision du territoire, Haute Somme et Picardie maritime", explique Sandrine Martinage, chef du service de la formation et du développement à la Draaf de Picardie. "Cette nouvelle formation a été lancée il y a deux ans par le ministère, elle est la version retravaillée de l'ancienne "services en espace rural". C'est une formation assez transversale de telle sorte que ceux qui l'ont suivie puissent s'intégrer dans toutes les composantes de l'espace rural : animation dans les collectivités territoriales, tourisme, développement...", précise-t-elle.
Deux autres formations sont également ouvertes en Picardie : un CAP "aménagement paysager" au lycée de Ribécourt dans l'Oise et un CAP "services en milieu rural" à la MFR de Beaulieu-les-Fontaines dans l'Oise.
Un internat de la réussite à Airion
L'internat d'excellence du lycée agricole d'Airion, toujours dans l'Oise, a été inauguré le 29 janvier dernier. Dénommée désormais "internat de la réussite", cette structure est destinée à accueillir des jeunes qui ont besoin de bénéficier d'un suivi renforcé dans des conditions d'hébergement de très bon niveau. On y propose des "sésame" d'insertion sociale et professionnelle, les jeunes peuvent passer le permis de conduire, les études sont dirigées par des agents spécialement formés... Bref, tout est fait pour la réussite éducative et l'insertion professionnelle des élèves.
REPERES
A la rentrée 2013, 5123 élèves étaient inscrits dans les 29 établissements d'enseignement agricole de Picardie. Les effectifs sont globalement en hausse de 1% (après avoir enregistré une baisse de 3,8% à la rentrée 2012 du fait de la fin du passage au Bac pro en trois ans).
Cette hausse est le fait de l'enseignement public qui voit ses effectifs progresser de 3,8% alors que ceux du privé connaissent une légère érosion (- 0,7%).