Agriculture bio
Les agriculteurs bio comptent sur l’Élysée et Pompili
À l’appel de la Fnab (agriculteurs bio), environ 200 manifestants se sont réunis le 2 juin sur l’esplanade des Invalides sous le mot d’ordre « la bio à poil » afin de protester contre le PSN français, la déclinaison nationale de la Pac. Ils ont ensuite été reçus par la ministre de la Transition écologique.
À l’appel de la Fnab (agriculteurs bio), environ 200 manifestants se sont réunis le 2 juin sur l’esplanade des Invalides sous le mot d’ordre « la bio à poil » afin de protester contre le PSN français, la déclinaison nationale de la Pac. Ils ont ensuite été reçus par la ministre de la Transition écologique.
À l’issue de la mobilisation qui se tenait hier aux Invalides à Paris, les représentants de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB) ont rencontré la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili ; laquelle s’est réjouie sur son compte Twitter de cette entrevue en déclarant avoir vécu « de riches échanges » avec la FNAB. Très à l’aise, elle a déclaré ensuite que son ministère « sera toujours présent aux côtés des agriculteurs bio pour les soutenir dans une transition à grande échelle et permettre à tous les Français d’avoir accès à des produits de qualité ».
« Nous n’avons plus grand-chose à espérer coté ministère de l’Agriculture », a regretté le nouveau président de la Fnab, Philippe Camburet, évoquant son souhait de voir aussi le ministère de la Santé s’emparer du sujet.
Evoquant six demandes de rencontre restées sans réponse auprès de Julien Denormandie, la Plateforme pour une autre Pac, rassemblant la Fnab, des ONG, ainsi que la Confédération paysanne, indiquait hier avoir obtenu un rendez-vous à l’Élysée le 10 juin prochain.
« Le ministre n’est plus le bon interlocuteur, donc nous passons au-dessus », déplore quant à lui Mathieu Courgeau, président de Pour une autre Pac. Les antennes européennes des organisations de la plateforme, confie-t-il, commenceraient par ailleurs à travailler avec la Commission européenne « pour lui monter que le PSN français n’est pas à même de répondre aux objectifs du Green deal ».
Ancien président des Jeunes Agriculteurs, agriculteur en Saône-et-Loire et aujourd’hui député européen, Jérémy Decerle a quant à lui, toujours depuis le réseau Twitter, déclaré être « agacé par une démagogie verte mieux-disante mais inopérante (…) Quand on préfère jouer les victimes et de faire de la politique pour pas cher, on dit beaucoup de bêtises ». Réagissant à la mobilisation parisienne du 2 juin, il dit regretter « une mise en scène qui n’engage pas à se convertir (à l’agriculture bio, ndlr) ».
Le député de l’Aisne, Julien Dive, s’est montré lui aussi très critique sur l’attitude de la ministre Pompili, vis-à-vis des agriculteurs bios : « Le rôle du ministère de la Transition écologique est d’être présent aux côtés de tous les agriculteurs, sans distinction. De les accompagner, d’être à leur écoute et certainement pas de créer des échelles de valeurs et de les opposer entre eux ». Et l’élu axonais, fan de football, d’adresser un « carton rouge » à la ministre samarienne.