Les chasseurs de l'Oise se sentent salis par Barbara Pompili
Suite aux propos de la ministre de la Transition écologique sur France Info le 23 novembre dernier sur la chasse et le confinement, le président de la Fédération de chasseurs de l'Oise lui demande de réhabiliter l'honneur et l'intégrité des chasseurs de son département.
Ce sont des paroles qui visiblement ne sont pas de nature à réchauffer les relations entre les chasseurs et leur ministre de tutelle. Initialement interrogée sur le plateau de France Info le 23 novembre pour répondre à déclarations du député EELV Yannick Jadot sur la chasse en période de confinement, Barbara Pompili s’est en effet exprimée sur une affaire locale qui a écorné l’image de de la chasse quelques jours plus tôt : le non-respect des gestes barrières par deux groupes de chasseurs dans les communes de Grandrû et Morienval.
Considérant de son côté que la ministre de la Transition écologique a « exagéré » les faits lors de son intervention télévisée, le président de la fédération des chasseurs de l’Oise lui a adressé une lettre le 30 novembre lui demandant de revenir sur certaines de ses déclarations.
Comment en est-on arrivé là ? Il faut revenir au 14 septembre 2020, date à laquelle des chasseurs des communes de Grandrû et Morienval ont été surpris par des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) à l’heure du casse-croûte, regroupés alors que cela est interdit. Suite à ce constat, la préfète de l’Oise avait alors décidé d’interdire la pratique de la chasse dans ces communes. Via un communiqué, cette dernière expliquait que « des inspecteurs de l’Office français de la biodiversité (...) ont constaté (...) des regroupements avec repas collectifs et bar ouvert avec distribution d’alcool, sans respect des mesures-barrières et notamment l’obligation du port du masque ».
Enquête contre rapport
L’affaire aurait pu retomber si elle n’avait été reprise quelques jours plus tard par la ministre de la Transition écologique, sur France Info. Après avoir défendu l’organisation de battues de régulation des espèces suspectibles de causer des dégâts et s’appuyant sur un rapport de l’OFB remis à la préfète de l’Oise, la ministre est revenue sur « ces chasseurs qui ont fait un banquet », se mettant « hors des clous » le 14 septembre dernier. Une enquête réalisée par la fédération des chasseurs de l’Oise tendrait de son côté à montrer que les faits décrits dans le rapport de l’OFB ne correspondent pas à la réalité.
Déjà choqué par la manière dont il a été prévenu de ces agissements – par voie de presse -, le président de la fédération des chasseurs de l’Oise n’a pas goûté ce qu’il considère comme une « fake news » et l’a fait savoir le 30 novembre par courrier à la ministre.
Pour Guy Harlé d’Ophove, les faits rapportés par Barbara Pompili seraient en effet « outrageusement exagérés ». Et ce dernier de tenter d’en minimiser la portée : « Il y a eu certes quelques manquements aux règles sanitaires, mais ils s’avèrent tout à fait mineurs face à vos accusations ».
Tout en continuant de regretter ne pas avoir accès au rapport établi par les agents de l’OFB – il a été remis à la préfète de l’Oise et a servi à motiver sa sanction -, le président des chasseurs de l’Oise demande à ce que « la vérité soit rétablie sur cette affaire ». Et ainsi « réhabiliter l’honneur et l’intégralité des chasseurs de l’Oise » que Guy Harlé d’Ophove entend préserver d’un « chasse bashing ».