Approvisionnement local
Les chefs des restaurants scolaires de la Somme récompensés
Mardi 27 août, les cantines des collèges du département ont été récompensés par le Conseil départemental pour leur engagement en approvisionnement local. Une vingtaine de chefs étaient présents dans la cour du collège d’Ailly-sur-Somme.
Mardi 27 août, les cantines des collèges du département ont été récompensés par le Conseil départemental pour leur engagement en approvisionnement local. Une vingtaine de chefs étaient présents dans la cour du collège d’Ailly-sur-Somme.
Les chefs des collèges du département et leurs équipes ont été mis à l’honneur, mardi 27 août, lors de la remise des «Trophées de l’approvisionnement local des collèges de la Somme» dans la cour du collège d’Ailly-sur-Somme. Pour le président du Conseil départemental, Stéphane Haussoulier, l’un des enjeux est d’abord de respecter la loi EGalim : «La loi nous demande un taux d’approvisionnement local de 50 %, et aujourd’hui, dans la Somme, on atteint une moyenne de 33 %. Certains collèges ont largement atteint les 60 %», s’est-il réjoui, d’autant que certains établissement font figure d’exemple, comme au collège de Moreuil ou le taux d’approvisionnement en produits locaux atteint 67,14 %.
17 000 repas par jour
Pour le président du Département, cela ne fait aucun doute que la Somme est en avance, et qu’il faut continuer à faire confiance aux agriculteurs : «Notre but est de mettre en avant les agriculteurs. C’est évident, il est plus simple d’ouvrir une boite de conserve ou d’acheter du surgelé, mais pourquoi le faire alors que l’on a de bons produits à côté de chez nous ?» Malgré une baisse du nombre d’élèves dans les collèges, le nombre de demi-pensionnaires ne cesse quant à lui d’augmenter. Plus de 17 000 repas sont ainsi préparés quotidiennement. Mais comment trouver les producteurs ? C’est le rôle de Nicolas Ricouart et Emmanuel Vaillant. Anciens chefs cuisiniers, ils sont aujourd’hui coordinateurs des restaurants scolaires du département. «On travaille avec la Chambre départementale d’agriculture afin de trouver des producteurs qui souhaiteraient travailler avec des établissements scolaires», explique Nicolas Ricouart. «Puis une fois que l’on a trouvé le producteur, on va trouver plusieurs établissements intéressés afin de favoriser l’achat groupé, pour que la démarche soit rentable», ajoute Emmanuel Vaillant.
Augmentation des ventes
Pour les coordinateurs, s’approvisionner en circuit court possède de nombreux avantages : «On va d’abord permettre aux collégiens d’avoir des produits de qualité lors de leur repas. Et deuxièmement cela permet de valoriser les produits de notre département. On participe au développement des producteurs.» C’est notamment le cas pour cette productrice de pâtes bios au blé dur. Amélie Tupigny a débuté son activité en février 2017, à Matigny et depuis 2019, elle travaille avec 25 collèges du département. «On voulait pouvoir toucher les gens du champ à l’assiette, commente la productrice. Et aujourd’hui, les établissements scolaires, c’est la moitié de nos ventes.»
Une belle progression
Dans le cadre des «Trophées de l’approvisionnement local des collèges de la Somme», les collèges ont été récompensés dans 4 catégories : les plus engagés dans l’approvisionnement en circuit court (Moreuil, Ailly-sur-Somme, Ham, Rosières-en-Santerre, Conty) ; les plus engagés dans l’approvisionnement de produit issu de l’agriculture biologique locale (Moreuil, Aily-sur-Somme, Beaucamp-le-Vieux, Longpré-les-Corps-Saints, Crécy-en-Ponthieu) ; la meilleure progression en matière d’approvisionnement local (Bernaville, Nouvion-en-Ponthieu, Doullens, Saint-Valéry) ; l’engagement dans la lutte contre le gaspillage (Corbie, Péronne, Roisel). Au collège Béranger de Péronne, où le chef de cuisine de l’établissement a été doublement récompensé, à la fois pour être passé de 14,31 % de produits locaux en 2022 à 28,37 % en 2023, ainsi que pour la lutte contre le gaspillage alimentaire, ce dernier livre sa recette. «Cette nomination représente un travail d’équipe. On a dû changer nos habitudes», a expliqué Philippe Walton. «Avant, je mettais des yaourts nature sucrés d’une grande distribution. Maintenant, je les achète chez Mam’zelle Popinette.» Plus de 1 800 yaourts sont achetés tous les 10 jours par l’établissement, pour le plus grand bonheur de ses convives et de son fournisseur.