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Les décharges sauvages se multiplient

Avec la fermeture des déchetteries pour cause de confinement, beaucoup prennent la campagne pour leur poubelle. Les agriculteurs en sont les premiers témoins.

Les dépôts sauvages sont punis par la loi : entre 68 et 75 000 € d’amende, et deux ans de prison, selon que l’on 
soit un particulier ou un professionnel.
Les dépôts sauvages sont punis par la loi : entre 68 et 75 000 € d’amende, et deux ans de prison, selon que l’on
soit un particulier ou un professionnel.
© A. P.

Des pneus de voiture, des gravas, des canapés, des bidons d’huile, des sacs plastique… Ce paysage n’est pas celui de la déchetterie, mais celui de (trop) nombreux chemins, talus et bords de champs de la campagne samarienne. En France, 21,4 kg de déchets sauvages seraient ainsi, en moyenne, déposés par habitant et par an, estime l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), dans un rapport de février 2019. Cette statistique, qui cache de grandes disparités d’une collectivité à l’autre, inclut tous types de déchets tels que les ordures ménagères, les encombrants, les emballages ou encore les mégots.
Et le phénomène s’accentue ces derniers jours, y compris chez nous. «On a toujours vu des dépôts sauvages, mais depuis le début du confinement et la fermeture des déchetteries, ça devient infernal», s’insurge Christophe Buisset, maire d’Aveluy, près d’Albert. Sur Facebook, plusieurs agriculteurs témoignent de ce triste constat, photos à l’appui. «Encore un pauvre type qui a fait du nettoyage chez lui», gronde l’un d’eux, alors qu’il a découvert des seaux, des vieux appareils ménagers et des panneaux en bois au bord d’un chemin, à La Herlière (62). «Nouveau dépôt sauvage de déchets à Villers-l’Hôpital», sur un tas de fumier, s’énerve un autre. Celui-ci s’est donné la peine de fouiller les «détritus de toutes sortes» et y a trouvé une radiographie, sur laquelle apparaît un nom, qu’il a dénoncé sur les réseaux sociaux.

Fouiller pour trouver l’auteur
Christophe Buisset mène lui aussi l’enquête pour de retrouver l’auteur du délit. «Autrefois, j’allais voir les personnes concernées pour faire de la prévention, confie-t-il. Mais cela ne fonctionne pas. Alors désormais, j’arrête d’être gentil. Je vais à la gendarmerie.» Une plainte pour atteinte à l’environnement a d’ailleurs été déposée il y a deux ans, et l’édile espère qu’elle aboutira très prochainement à une audience devant le tribunal.
Les dépôts sauvages sont bien punis par la loi. Les peines encourues dépendent de plusieurs paramètres, tels que le fait d’être un particulier ou un professionnel, ou d’être à pied ou motorisé : une contravention de 2e classe, soit une amende forfaitaire de 68 €
pour un dépôt de déchets par un particulier ; une contravention de 5e classe, soit une amende d’un montant maximum de 1 500 € (3 000 € en cas de récidive) prononcée par un juge, pour un dépôt de déchets par un particulier transportés en véhicule ; deux ans de prison et/ou 75 000 € d’amende s’il s’agit dépôt de déchets par une entreprise.

Ré-ouverture des déchetteries
Les déchetteries du territoire, elles, devraient ré-ouvrir progressivement. Dans la Communauté de communes du Pays du coquelicot (territoire dont fait partie Aveluy), elles devraient être à nouveau accessibles ce vendredi pour les communes d’Acheux-en-Amienois et de Bray-sur-Somme, et ce samedi pour Albert. «La demande était très forte, assure Benoît Thouary, directeur de la communication à la communauté de communes. Mais avant d’ouvrir, nous avons dû nous assurer auprès de la préfecture qu’un déplacement à la déchetterie faisait partie des motifs autorisés, et que la protection de nos agents était assurée.» Des règles strictes seront donc à respecter, comme de présenter un justificatif de domicile sans ouvrir la vitre, une seule personne pour décharger (deux au maximum pour les déchargements volumineux) et ne pas solliciter l’aide du personnel des déchetteries.

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