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Écho des moissons
Les dernières parcelles entrent au silo

La moisson se termine dans la Somme, et le bilan est globalement positif, malgré un décrochage prononcé des petites terres. Le département fait partie de ceux qui s’en sortent le mieux cette année.

Pour les cultures de printemps, «on avait beaucoup d’inquiétudes, et finalement, ça ne semble pas si triste que ça», remarque Jean-Jacques Charpentier.
Pour les cultures de printemps, «on avait beaucoup d’inquiétudes, et finalement, ça ne semble pas si triste que ça», remarque Jean-Jacques Charpentier.
© A. P.

Ce dimanche, la messe devrait être dite pour la moisson 2022 dans la Somme. Alors qu’à l’Est tout est battu, les moissonneuses s’activent encore dans les secteurs les plus tardifs, dans le Vimeu et le Doullennais. Aux établissements Charpentier, à Beauquesne, 75 % de la récolte était rentrée ce 27 juillet. «Les agriculteurs ont eu peur des incendies de la semaine dernière, et certaines parcelles de colza n’en finissent pas de mûrir. Alors tout le monde a calmé le jeu», observe Jean-Jacques Charpentier. Avant de préciser que «nous ne sommes même pas en août. Pas de quoi parler d’une récolte tardive !» Chez Noriap, on en voit aussi le bout. «Il reste 15 à 20 % de grains à rentrer ce 27 juillet. On devrait avoir terminé en fin de semaine», confirme Hubert Lecat, responsable du secteur ouest de la coopérative. 

Les dernières bennes de blé confirment les observations de la campagne : «Une récolte globalement supérieure à la normale, mais avec des rendements incroyablement disparates, de plus de 120 à 70 qx/ha dans les terres de bief, d’argile, de craie…», analyse Jean-Jacques Charpentier. «Cette année, les petites terres ont vraiment marqué la différence du fait du manque d’eau. Encore plus s’il s’agissait de semis tardifs», note Hubert Lecat. Le colza, lui, donne satisfaction a presque tout le monde avec des rendements autour de 45 qx en moyenne. Quant aux cultures de printemps, elles s’avèrent «pas si pire». Hubert Lecat parle de rendements faibles. «Entre 35 et 45 qx/ha d’orge de printemps dans les terres séchantes.» Mais Jean-Jacques Charpentier s’étonne tout de même du résultat. «On avait beaucoup d’inquiétudes, et finalement, ça ne semble pas si triste que ça. Les pois de printemps on l’air d’être de bonne facture avec la couleur qu’il faut.»

Il faut dire que la Somme est bien moins à plaindre que d’autres départements. «La récolte de blé tendre déçoit au sud et rassure au nord», a indiqué le 26 juillet la société de conseil Agritel, donnant une estimation de 33,44 Mt, en baisse de 2 Mt par rapport à 2021. «Un gradient allant du sud vers le nord se dessine» en termes de rendements du blé tendre, selon le directeur général Michel Portier. Agritel table sur 71,1 qx/ha en moyenne nationale, un rendement inférieur de 0,9 % à la moyenne sur dix ans. Le gel, la sécheresse, la grêle, ainsi que de fortes températures, ont touché le territoire à des degrés divers. Résultat : «Une très grande hétérogénéité de rendements est enregistrée au sein même des exploitations.» Les critères qualitatifs sont bons dans l’ensemble. «Seuls les taux de protéines sont parfois un peu faibles au nord de la Loire.»

 

Des inquiétudes sur le maïs et le tournesol

Mais le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, invité de la matinale de RTL le 27 juillet nourrissait des inquiétudes «sur le maïs et le tournesol ainsi sur les prairies». «Certains agriculteurs commencent déjà à alimenter leurs animaux avec du fourrage.» Il a tenu à souligner que les surfaces irriguées en France ne représentent que 5 % de la SAU totale. Il a aussi soutenu que les agriculteurs sont «engagés depuis longtemps dans la transition agroécologique», en travaillant notamment sur des variétés culturales moins sensibles au stress hydrique. S’appuyant sur les conclusions du Varenne de l’eau, il a aussi défendu le principe de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) et du stockage de l’eau en hiver pour la restituer aux agriculteurs quand ils en ont le plus besoin, en été. 

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