Les éleveurs de bovins dénoncent la guerre des prix
Les éleveurs ont manifesté le 26 août devant le siège social de Leclerc à Ivry-sur-Seine et dans l'un de ses magasins.
Plus d'une centaine d'éleveurs de la FNB (Fédération nationale bovine) ont manifesté à Ivry-sur-Seine le 26 août devant le siège social du distributeur qu'ils considèrent comme le symbole de la «guerre des prix». «Leclerc m'a tuer», «Voleur» ont écrit les agriculteurs sur la chaussée avant qu’une délégation soit reçue par le secrétaire général de l’ACDLec (Association des centres distributeurs Leclerc), Stéphane de Prunelé.
«Nous sommes venus demander des explications», a lancé Pierre Vaugarny, secrétaire général de la FNB devant les CRS qui gardaient l’entrée de l’établissement. "Nos animaux ont perdu 300 euros depuis le début de l’année alors que les prix à la consommation continuent d’augmenter». «Nous sommes dans une période extrêmement dangereuse. Nous n'avons plus de trésorerie pour payer nos fournisseurs. Il y a un effondrement des investissements, la machine est en train de se gripper», alerte Jean-Pierre Fleury, président de la FNB, qui insiste : «Michel Édouard Leclerc ne fait pas la guerre des prix au profit des consommateurs mais des actionnaires qui font partie des plus grandes fortunes de France. C’est le champion de la déflation, de la destruction des PME. La face cachée de Michel-Edouard Leclerc, ce sont toutes ces petites entreprises qui passent chaque semaine à la trique. S’ils n’acceptent pas la baisse, c’est dehors ! La guerre des prix tue l’économie de ce pays».
Le groupe Leclerc a accepté de participer à une rencontre dans 10-15 jours entre les abatteurs, la FCD (fédération des entreprises du commerce et de la distribution) et les distributeurs indépendants à la sortie d'une réunion entre éleveurs et membres du groupe de distribution. Durant cette rencontre demandée par la FNB, le syndicat espère pouvoir traiter «les sujets de fonds de la filière viande bovine», à savoir l’application du label Viande de France, les négociations commerciales, la segmentation des viandes et le manque de professionnalisme en magasin.
Plus tôt dans la journée, les éleveurs, munis de casquettes «Police des viandes», ont pénétré dans un magasin Leclerc, à Vitry-sur-Seine, où les attendait le responsable du magasin et un cordon de CRS qui bloquait l'entrée des salles frigorifiques. Ils ont trouvé des produits étiquetés «Union européenne», assure Jean-Pierre Fleury.