Les emblavements en hausse de 4,5 % dans la Somme
A quelques mois de la fin des quotas sucriers, les surfaces sont en augmentation dans le département, comme dans les Hauts-de-France. Tour d’horizon.
Hauts-de-France, elles passeront de 52 381 ha à 57 100 ha.
Les semis de betteraves ont pris fin la semaine dernière dans la Somme au grand soulagement des planteurs, qui ont vu leurs travaux s’éterniser en raison des pluies régulières qui se sont abattues sur le département, comme dans toute la région au demeurant.
Au lieu d’une petite dizaine de jours, la campagne s’est étirée quasiment sur un mois. Autre changement dans leurs habitudes, la fin des quotas sucriers pour 2017. Pour anticiper cette «révolution», planteurs et groupes sucriers ont anticipé l’après-quota en élevant les volumes de production.
96 700 ha en région dont 41 600 ha dans la Somme
Reste que, si pour 2016, les surfaces de betteraves passeront à 41 600 ha dans notre département, contre 38 700 ha, selon les chiffres de l’Association syndicale des betteraviers de la Somme (ASBS), l’évolution des surfaces n’est pas la même suivant les groupes sucriers.
Tereos représente dans le département 40 % des surfaces, Saint Louis Sucre 32 % et Cristal Union 28 %. Toujours selon l’ASBS, l’augmentation des surfaces proposée par Tereos serait de l’ordre de 7 à 8 % pour 2016, de 2,5 % par le groupe Cristal Union et de 1,5 % pour Saint Louis Sucre. «De fait, le département devrait progresser en termes de surfaces autour de 4,5 %», relève Jean-Jacques Fatous, directeur adjoint de l’ASBS.
A l’échelle de la région Hauts-de-France, le total des surfaces de betteraves atteint les 96 700 ha. Si cet accroissement est le plus important dans le Nord-Pas-de-Calais, les surfaces s’étendent aussi en Picardie
(39 600 ha). La hausse est donc de 6 % pour la nouvelle grande région (96 700 ha) par rapport à l’année précédente. L’augmentation de la production est prévue à 20 % pour 2017.
A l’échelle nationale, les plantations de betteraves sucrières s’amplifient de 5 % à 400 200 ha en 2016 contre 382 855 ha en 2015.
Tereos, Cristal Union et Saint Louis Sucre ont envoyé des enquêtes aux planteurs pour leur indiquer les choix faits par la filière, et pour leur proposer d’augmenter de 20 % leurs surfaces de betteraves. La course à l’hectare a donc commencé entre les groupes sucriers. La concurrence sera, à l’évidence, rude entre eux, surtout auprès de leurs planteurs mixtes, qui pourraient être tentés d’aller plutôt vers l’un ou l’autre groupe suivant leurs intérêts financiers. Affaire à suivre donc.
Les usines sont dans les starting-blocks
Quoi qu’il en soit, toutes les usines ont la possibilité d’étendre leur production. «La mieux placée dans le département pour capter les nouvelles surfaces est l’usine de Sainte-Emilie du groupe Cristal Union», précise Jean-Jacques Fatous. Autre groupe qui peut en faire tout autant, c’est Saint Louis Sucre, car ils ont fait des investissements sur la cristallisation, sur l’extension de la cour de betteraves à Roye, ainsi que sur un lavoir. «Leur objectif est d’atteindre les 16 000 tonnes par jour. C’est faisable. Aujourd’hui, ils sont à 14 000 tonnes», ajoute le directeur adjoint de l’ASBS. Quant à Tereos, avec ses quatre usines, dont celles d’Attin et de Boiry dans la Somme, il est tout aussi prêt. C’est d’ailleurs ce groupe qui propose la plus importante augmentation de surfaces, tant dans le département que dans la grande région. Sur les 96 700 ha de betteraves prévues, 70 900 sont destinés à alimenter les quatre usines régionales de Tereos (Attin, Boiry-Sainte-Rictrude, Escaudœuvres et Lillers, ndlr).
Dans la Somme, la zone où se trouve le potentiel de développement de la betterave le plus intéressant est dans l’ouest, «car les surfaces betteravières sont plus faibles en moyenne dans ce secteur que dans le reste du département», souligne Jean-Jacques Fatous. Autrement dit, dans la région d’Abbeville. Ironie de l’Histoire, c’est dans cette même région que la sucrerie d’Abbeville s’est vue contrainte de fermer en 2008, à la suite de la réforme des quotas sucriers à l’échelle de l’Union européenne, puis qui a été démantelée entre 2009 et 2010.
Aujourd’hui, le même groupe qui a fermé l’usine d’Abbeville est à la recherche de surfaces, notamment dans ce secteur. Drôle d’histoire...
Semis : où en est-on ?
Les semis ont commencé le 16 mars sur les chapeaux de roue. En moins d’une semaine, près de 50 % avaient été réalisés. Après le 22 mars, les travaux ont enregistré un ralentissement conséquent en raison des conditions climatiques, la pluie s’étant invitée dans le jeu. Autant d’averses qui ont compacté le sol. Il était d’ailleurs recommandé d’arrêter les semis en cas de pluies importantes prévues dans les 24 heures. La fin de partie a été sifflée le 22 avril dernier. «D’ordinaire, note Jean-Jacques Fatous, directeur adjoint de l’ASBS, on boucle les semis en dix jours. Cette fois, il a fallu quasiment un mois. Autrement dit, les conditions de semis ont été bien plus étalées dans le temps que les années précédentes.»