Les endiviers veulent rester optimistes
Autorité de la concurrence et compte pénibilité étaient au programme de l’AG de l’Union des endiviers.
L’Union des endiviers a tenu son assemblée générale mardi 24 mars à Arras. Le syndicat compte désormais 126 adhérents (123 l’an dernier), pour un volume d’endives produites de 86 899 tonnes, soit une augmentation de 7 780 tonnes par rapport à l’an dernier.
Daniel Bouquillon, qui quittait ses fonctions de président de l’Union l’an dernier pour laisser la place «aux jeunes», est intervenu sur le dossier de l’autorité de la concurrence. Car l’affaire dure toujours. «En mai 2014, nous avons eu l’agréable surprise de gagner en appel contre l’Autorité de la concurrence, a-t-il rappelé, mais celle-ci s’est pourvue en cassation». La procédure est en cours. «La cour de cassation n’avait semble-t-il jamais vu un rapport aussi complet, aussi épais, et a donc demandé l’avis de la Commission européenne qui a rendu son rapport le 25 février». «Ce n’est pas si accablant que ça pour nous», a souligné Daniel Bouquillon. Les avocats de l’Union des endiviers ont maintenant jusqu’au 31 mars pour rendre un rapport. «Il y aura probablement une audience ; nous aurons l’occasion de défendre l’avenir de notre profession». Le jugement sera rendu début 2016. Le dossier est encore loin de se refermer : si les endiviers perdent en cassation, ils devront retourner en appel. Pendant ce temps, «la profession engage énormément d’argent», notamment dans les frais d’avocat. «C’est une longue procédure qui dure depuis 8 ans», a souligné Daniel Bouquillon.
Au-delà de ce sujet, l’Union des endiviers travaille actuellement sur le compte pénibilité (cf. encadré) : «Nous nous préparons, même si pour l’instant le mot d’ordre est d’attendre», a indiqué Philippe Brehon, co-président du syndicat. Autre point d’attention : la fin des tarifs réglementés en électricité et gaz. «Nous allons faire en sorte de trouver la meilleure offre pour vous», a souligné le co-président qui veut également renforcer les actions de communication de l’Union.
Management positif
La deuxième partie de l’assemblée était placée sous le signe du positivisme. «Nous voulons communiquer de manière positive», a confié Claire Lefevre, co-présidente de l’Union des endivier. Et à la question «l’optimisme peut-il augmenter la productivité dans nos endiveries», le consultant et coach professionnel Paul Devaux qui intervenait pour l’occasion, répond clairement «oui». Il a donné quelques clés aux producteurs pour un management positif de leurs employés. «La productivité n’est pas uniquement liée aux conditions de travail, mais également à des éléments subjectifs comme le bien-être et la qualité de relation avec le groupe».
Un management qui met en avant les erreurs de l’autre entraîne, d’après lui, solitude, perplexité, lassitude, voire révolte de l’équipe. Au contraire, un management positif entraîne émulation, résultats encourageants, alliance. «Le travail doit être valorisé, c’est important de porter un regard positif sur ses employés», a souligné Paul Devaux, avant de donner quelques idées pour augmenter la productivité, de manière indirecte : «Remercier, féliciter ses employés, s’intéresser sincèrement à eux, fêter les anniversaire ou encore offrir de petits cadeaux symboliques à Noël». Et Claire Lefevre de conclure : «Notre produit est un beau produit, il faut croire en ce que nous faisons».
Compte pénibilité : un délai octroy
Le compte pénibilité est applicable depuis le 1er janvier 2015. «C’est un dispositif trop complexe, il est inapplicable en l’état actuel des choses», a insité Hélène Boucherie, juriste à Légumes de France, qui intervenait lors de l’AG de l’Union des endiviers. Une circulaire publiée vendredi 13 mars précise en outre que «l’employeur, pour les contrats finissant l’année 2015, pourra établir les fiches d’exposition des salariés jusqu’au 31 janvier 2016, et non plus au 1er janvier 2015. Le même délai est octroyé pour la déclaration des expositions». «Mieux vaut attendre les précisions qui interviendront au cours de l’année et la fin des travaux qui sont en cours plutôt que de déclarer des informations qui pourraient mettre en cause la responsabilité des employeurs ultérieurement», a-t-elle insisté.