Les fermiers sud-africains furieux après le tweet de Trump
Noirs ou blancs, les agriculteurs sud-africains ont peu goûté la sortie du président américain Donald Trump s'inquiétant du projet de réforme agraire de leur gouvernement, et l'accusent d'avoir parlé sans savoir. Dans les allées de la conférence agricole qui réunit fermiers, industriels et autorités à Bela Bela, au nord-est de Johannesburg, le tweet du président américain nourrit toutes les conversations. Inspiré par une émission de la très conservatrice chaîne d'information Fox, Trump a demandé mercredi soir à son secrétaire d'Etat Mike Pompeo de se pencher de près sur la réforme agraire en projet en Afrique du Sud. Le gouvernement y "saisit actuellement des terres appartenant aux fermiers blancs" qui, a-t-il écrit, sont en outre les victimes d'une "vague de meurtres de grande ampleur". Les autorités de Pretoria ont vivement réagi. Elles ont dénoncé les "déclarations alarmistes, fausses, inexactes, mal informées et, parfois, politiquement biaisées", avant d'exiger des "explications". Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a engagé sa réforme pour, dit-il, corriger "l'injustice historique" faite à la majorité noire du pays. Un quart de siècle après la fin de l'apartheid, les Noirs (80 % de la population) ne détiennent que 4 % des terres agricoles. Les Blancs (8 % de la population) 72 %.