Coopération
Les pistes d’Unéal pour redynamiser la rentabilité de ses diversifications
La moisson 2021 en demi-teinte associée à des hausses de charges tous azimuts plombe la profitabilité du groupe Advitam adossé à la coopérative Unéal ; laquelle a présenté avant son assemblée générale ses pistes pour rebondir.
La moisson 2021 en demi-teinte associée à des hausses de charges tous azimuts plombe la profitabilité du groupe Advitam adossé à la coopérative Unéal ; laquelle a présenté avant son assemblée générale ses pistes pour rebondir.
Alors que l’assemblée générale de la coopérative Unéal et du groupe Advitam devait se tenir hier (jeudi 8 décembre), son président Armel Lesaffre a présenté la veille lors d’une conférence de presse ses priorités pour l’exercice en cours (2022-2023) et le futur de l’entreprise. «L’enjeu majeur, c’est de renouer avec la performance en allant chercher des gains de productivité et la mise en place d’un plan de sobriété», a-t-il ainsi déclaré le 7 décembre. «Notre niveau de performance doit être solide pour continuer à accompagner nos adhérents.» Quelques semaines plus tôt, le changement de direction qui s’est opéré à la tête de la coopérative et du groupe est l’une des conséquences de la recherche d’une profitabilité accrue : «Il y a eu une divergence de vue entre la direction et le conseil d’administration pour retrouver de la profitabilité, a expliqué Armel Lesaffre. C’est pourquoi nous avons pris la décision de changer.»
Chercher la profitabilité
Arrivé en septembre dernier à la direction générale de l’entreprise pour succéder à Cédric Cogniez et après avoir occupé la fonction de directeur administratif et financier, Jean-Philippe Kerr est revenu sur les chiffres de la campagne 2021-2022 : une collecte de 1 136 000 tonnes de céréales ; 290 000 tonnes d’engrais commercialisées ; une activité agrofournitures (phytos) en progression de 35 % ; des ventes d’aliments dynamiques dans un contexte national baissier ; un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros pour le groupe Advitam, dont 663 millions (+ 21 %) réalisés par la coopérative Unéal… Malgré des chiffres qui témoignent de «la bonne santé de la coopérative et du groupe», son président Armel Lesaffre s’est toutefois dit «déçu» par la rentabilité opérationnelle du groupe qui s’affiche en deçà des prévisions. Si les pôles machinisme, distribution et négoce ont bien résisté aux crises, cela a été plus compliqué pour la branche «alimentaire». «Le cœur de notre activité résiste, mais la diversification pêche un peu, en particulier dans le secteur alimentaire et ce n’est pas satisfaisant», a souligné M. Lesaffre. Des groupes de travail ont depuis été mis en place au sein de l’entreprise pour «travailler à la restauration de la performance».
En termes de redistribution, l’assemblée générale devait se prononcer sur une enveloppe d’un peu plus d’1,6 million d’euros (1 612 886 €) sous forme d’intérêts aux parts (1 %) et de ristournes sur les apports de céréales (1,5 €/t) et les approvisionnements en fournitures (1,3 % du CA).
Sobriété énergétique
Alors que les responsables d’Unéal s’attendent à une campagne 2022-2023 «meilleure», l’heure n’en reste pas moins à la sobriété : «Il s’agit d’un vrai sujet», constate Jean-Philippe Kerr. Et de citer un certain nombre de mesures déjà engagées comme la baisse du chauffage dans les magasins du groupe, l’audit des équipements électriques dans les silos, l’optimisation des consommations de carburant des véhicules… «Nous devons faire en sorte de limiter le coût de l’énergie dans nos comptes d’exploitation», défend M. Kerr. Pour Armel Lesaffre, «c’est l’ensemble de nos activités qui est impacté». Chez les adhérents de la coopérative, «nous devons aussi avoir un rôle à jouer en les aidant à consommer moins et à produire leur propre énergie», estime Armel Lesaffre. Plus largement, il a rappelé l’engagement de la coopérative et de ses responsables à «proposer à nos adhérents des solutions concrètes pour contribuer à leur performance, tant sur le plan économique qu’environnemental». Le tout sans remettre en cause «la structuration et le développement d’activités créatrices de valeur ajoutée» qui ont fait leurs preuves dans le passé.