Les plantes aux multiples atouts à ne pas négliger dans les rotations
Pois, féveroles, lentilles ou encore lupin, pois chiche ont tous un point commun : ce sont des plantes de la famille des légumineuses.
Pois, féveroles, lentilles ou encore lupin, pois chiche ont tous un point commun : ce sont des plantes de la famille des légumineuses.
Cette famille regroupe un grand nombre d’espèces, dont on peut distinguer deux genres : les légumineuses fourragères (luzerne, trèfle, vesce..) et les légumineuses à graines (soja, pois, fève..).
En couvert ou en cultures, les légumineuses ont leur place dans les rotations :
Ces dernières années, les surfaces dédiées aux légumineuses et aux protéagineux dans les Hauts-de-France se sont vues diminuées. Pour cause : les printemps de plus en plus de sec, le prix de vente, et les bioagresseurs (ex : bruches, aphanomyces) sans réelles solutions de lutte.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que ces cultures ont de multiples bénéfices non-négligeables, aussi bien sur le plan économique qu’agronomique au sein des exploitations.
En effet, les légumineuses sont capables de fixer l’azote de l’air, c’est donc un moyen efficace d’introduire de l’azote dans les rotations à moindre coût, atout à ne pas négliger dans un contexte économique incertain. Elles permettent donc de supprimer les apports d’azote pendant la période culturale et d’enrichir naturellement le sol en matières azotées. C’est donc de très bon précédent laissant un reliquat azoté important, ce qui favorise le développement de la culture dès le semis. Une économie d’azote de l’ordre de 20 à 50 uN est possible par exemple pour un blé précédent protéagineux.
En termes de charge opérationnelle, ces cultures peuvent paraître peu compétitives en comparaison à un blé. Cependant, la conjoncture actuelle rend ces cultures plus favorables. En effet, leurs charges ont peu augmenté comparé à d’autres cultures, du fait de leur besoin nul en azote et du faible nombre d’interventions nécessaires au champ.
Autre point à connaître concernant les légumineuses concerne les évolutions de la Pac avec la mise en place dès 2023 de l’écorégime. L’écorégime correspond à un paiement surfacique qui valorisent des pratiques plus favorables à l’environnement et au climat. Une des voix pour accéder à cet écorégime concerne la diversification de l’assolement. En effet, plus le nombre de points est élevé, plus l’assolement est jugé diversifié, et donc plus le montant à l’hectare sera important. C’est dans ce cadre que les plantes fixatrices d’azote montrent un intérêt important, car cinq hectares ou 5 % de la SAU en plantes fixatrices d’azote permettent de cumuler au minimum deux points.
Les légumineuses dans les couverts d’interculture :
Trèfle, féverole, vesce, pois, fenugrec… Les légumineuses sont une véritable base dans les couverts d’interculture en association avec des crucifères ou des graminées. Outre le fait d’apporter de l’azote au sol, elle stimule l’activité microbienne et la biomasse microbienne, et ont un système racinaire intéressant. Les couverts végétaux composés en majorité de légumineuses ont un rapport carbone/azote plus bas que d’autres espèces et minéralisent donc plus rapidement pour la culture suivante.
Les légumineuses ont un C/N autour de 10, ce qui permet une minéralisation plus rapide de l’azote :
- 3 mois après la destruction : 40 % de l’azote disponible
- 6 mois après la destruction : 50 % de l’azote disponible
Cette famille contient une grande diversité d’espèces, ce qui permet de s’adapter au mieux différentes contraintes de la parcelle et aux différents contextes pédocliamatiques. Attention tout de même à la sensibilité de certaines espèces à l’aphanomyces et à la qualité de semis.