Alimentation animale
Les protéines animales transformées à nouveau envisagées par Bruxelles
Après des années de tergiversations, la Commission européenne envisage, dans le cadre de la stratégie « de la ferme à la table », de réautoriser les protéines animales transformées pour l’alimentation des non-ruminants. Un projet de règlement est soumis à consultation publique. Les farines d’insectes devraient, elles aussi, être autorisées.
Après des années de tergiversations, la Commission européenne envisage, dans le cadre de la stratégie « de la ferme à la table », de réautoriser les protéines animales transformées pour l’alimentation des non-ruminants. Un projet de règlement est soumis à consultation publique. Les farines d’insectes devraient, elles aussi, être autorisées.
La Commission européenne a lancé une consultation publique ouverte jusqu’au 6 avril sur une proposition visant à autoriser l’utilisation de protéines de non-ruminants et d’insectes dans l’alimentation des volailles et des porcs. Une initiative envisagée depuis plusieurs années déjà mais qui n’avait jamais été concrétisée.
C’est dans le cadre de la stratégie « de la ferme à la table » que cette décision est prise afin de « mieux utiliser les protéines et autres matières premières pour aliments des animaux produites en Europe » en vue de réduire la dépendance de l’UE à l’égard des protéines importées de pays tiers. L’objectif fixé est d’adopter le règlement délégué modifiant la réglementation en place au troisième trimestre de 2021.
« Il conviendra, précise la Commission, d’appliquer des exigences strictes lors de la collecte, du transport et de la transformation de ces produits et de procéder régulièrement à des échantillonnages et à des analyses, afin d’éviter tout risque et de contribuer à la vérification de l’absence de contamination croisée avec des protéines de ruminants interdites et de recyclage intraspécifique (c’est-à-dire de cannibalisme, NDLR) ».
Depuis l’interdiction totale des protéines animales transformées dans l’alimentation pour animaux d’élevage en 2001 suite à l’épidémie d’encéphalite spongiforme bovine (ESB), « la situation épidémiologique s’est considérablement améliorée dans l’UE, avec aucun cas d’ESB classique depuis 2016 », et vingt-quatre États membres présentant le statut « risque d’ESB négligeable », souligne la Commission.
Aucune inquiétude concernant les insectes
Dans le cadre de ce projet, le règlement relatif à l’interdiction de nourrir les animaux d’élevage non ruminants avec des protéines d’origine animale serait donc modifié afin d’inclure la possibilité d’utiliser des protéines animales transformées, des produits sanguins, des protéines hydrolysées d’origine animale, du phosphate décalcique et du phosphate tricalcique d’origine animale. L’interdiction de nourrir les animaux d’élevage non ruminants avec du collagène et de la gélatine provenant de ruminants devrait aussi être abrogée.
On estime que 100 000 tonnes de denrées alimentaires contenant du collagène et/ou de la gélatine de ruminants sont éliminées chaque année dans l’UE. Enfin, les protéines animales transformées dérivées d’insectes qui « ne suscitent aucune inquiétude » devraient, elles aussi, être autorisées pour l’alimentation des volailles et des porcins.