Échos des moissons
Les récoltes se poursuivent tranquillement dans la Somme
La récolte d’escourgeon est désormais terminée partout dans le Département. Dans le Santerre, la moisson pourrait même se terminer en cette fin de semaine, alors que les premières bennes de blé et de colza commencent à se remplir à l’ouest et sur le plateau picard nord. On fait le point.
La récolte d’escourgeon est désormais terminée partout dans le Département. Dans le Santerre, la moisson pourrait même se terminer en cette fin de semaine, alors que les premières bennes de blé et de colza commencent à se remplir à l’ouest et sur le plateau picard nord. On fait le point.
«C’est une moisson qui se passe bien», commente Jean-François Florin, directeur de la coopérative Sana Terra. Tous les collecteurs samariens sont d’accord : il devrait s’agir d’une campagne correcte, dans la moyenne quinquennale, qui laisse pointer la déception alors que les blés «étaient si beau au printemps».
Tout à l’est du département, dans le Santerre, la moisson était très avancée ce 19 juillet. «Elle pourrait se terminer en cette fin de semaine», note Jean-François Florin. Les orges de printemps à destination de la brasserie, bien avancés, présentent des rendements et calibrages corrects, mais avec un taux de protéine assez bas, compris entre 9,5 et 10 %. «Le minimum est de 9,5 % pour la filière brassicole.» Les pois d’hiver sont tous rentrés, et présentent de beaux résultats, «jusqu’à 60 qx/ha dans certaines parcelles». Les pois de printemps, eux, ont beaucoup plus souffert du manque d’eau à partir du mois de mai. Quant au blé, sa qualité est excellente : «C’est mûr, c’est sec, avec un bon PS (78 kg/hl) et de la protéine (11,8 %)». Le rendement, en revanche, déçoit. «Il serait dans la moyenne quinquennal, mais on les voyait plus beau que cela.»
Dans les zones beaucoup plus tardives du plateau picard nord et de l’amiénois, où la récolte du blé commence tout juste, les constats sont proches. «Avec la référence de l’année 2022 exceptionnelle, on est vite déçu», confie Jean-Jacques Charpentier, des établissements de même nom à Beauquesne. Pour le négoce, la zone située entre Flixecourt et Amiens est un peu plus avancée. Résultat : le PS est beaucoup moins lourd. «On tombe vite à 75 kg/hl, et certaines parcelles décrochent même, alors qu’il fallait chercher pour trouver un blé sous les 80 kg/hl l’année dernière.» La moyenne provisoire est à 77 kg/hl. Les rendements sont eux aussi moins bons, mais «dans la moyenne quinquennale». «On a de tout, de 85 à 100 qx/ha.» Pour Jean-Jacques Charpentier, le blé aurait «laissé quelques quintaux dans la plaine le dimanche 25 juin, sous un soleil de plomb». «La plante est morte sur pied au lieu de mûrir.»
La déception en colza confirmée
La moins bonne récolte de colza pressentie se confirme en revanche. «Nous en avons rentré 20 %. C’est décevant, avec 30 à 40 qx/ha», avance Jean-François Florin. Pas mieux aux établissements Charpentier. «Les premières bennes livrées oscillent entre 30 et 35 qx/ha. Le PMG (poids de mille grain) est extrêmement faible. Les graines ressemblent à des perles très fines», remarque Jean-Jacques Cherpentier. Le colza aurait pu souffrir d’un manque de rayonnement et de la pluie pendant la période de floraison. Les fortes chaleurs ponctuelles n’ont pas dû améliorer la situation.
Tout à l’ouest de la Somme, difficile cette fois de dresser des prévisions, car après avoir battu les escourgeons, les moissonneuses ont dû patienter quelques jours au garage, faute de céréales non-mûres. «À peine 2 % des blés et des colzas sont rentrés», affirmait Antoine Dennetière, directeur d’exploitation de la coopérative Calipso, ce 19 juillet. La suite au prochain épisode.