Les sangliers en hausse dans le Nord de la Somme, en baisse dans l'Est
Un déplacement des populations dans de nouveaux secteurs a été constaté.
La vingtaine de membres de la commission dégâts de gibier de la Fdsea réunie le 9 janvier dernier a fait le constat d’un déplacement des populations de sangliers dans de nouveaux secteurs. Lors du tour de table Michel Randjia, le président de la commission, a bien noté que dans les secteurs sensibles les dégâts sont de plus en difficiles à supporter. C'est en particulier le cas des exploitants voisins de la forêt de Crécy et du Marquenterre. Cette année, le phénomène a été amplifié par le manque de fruit forestiers qui a amené les sangliers à se nourrir en plaine.
Les pâtures sont retournées par les sangliers et pour retrouver du maïs il faut parcourir de nombreux kilomètres.
Les éleveurs de ces secteurs sensibles ont souligné que la plupart des parcelles doivent être protégés par des clôtures électriques qui demandent beaucoup de temps de surveillance et d’entretien. «Ce n’est pas notre travail, nous avons assez d’autres préoccupations !» ont-ils déclaré excédés.
Même niveau de prélèvements
De nouveaux secteurs sont maintenant touchés par les sangliers. Une population abondante est apparu dans de l’unité de gestion 10 « le plein Ponthieu » et notamment dans le massif de Ribeaucourt et la vallée de l’Authie. Le représentant local est très inquiet pour les semis de printemps. Globalement, ont constate un accroissement du nombre d'animaux dans le Nord du département et une baisse dans le Sud Est, l’Est et le Vermandois, avec toutefois un secteur qui reste sensible : la vallée de la Somme. La pression exercée dans le secteur d’Abbeville a permis de faire baisser la population de sangliers, environ une centaine ont été prélevés, mais la prudence demeure pour ce secteur.
Les représentants de la Fédération départementale des chasseurs ont confirmé que les prélèvements de sangliers seront sensiblement identiques à ceux de l’an passé. Au 15 décembre, 890 animaux avaient été prélevés contre 830 l’an passé. L’objectif est de 1500 à 1600 animaux. La Fédération des chasseurs estime que la population de sangliers va diminuer de 30%, les animaux de 40 à 50 kg ne sont pas présents. Plusieurs arguments sont avancés : le manque de fruits forestiers et la forte humidité des derniers mois qui aurait joué un rôle sur la reproduction.
Moins de lapins
En ce qui concerne les nuisibles, le tour de table a permis de constater que la population de lapins diminue. Par contre, les exploitants sont inquiets pour les dégâts de corbeaux et pigeons. «Il est nécessaire d’exercer une forte pression de chasse sur le pigeon pour ne pas retrouver la situation catastrophique de l’an passé», a insisté Michel Randjia.
Ce sujet a été l’occasion pour Monsieur Derieux, agent de l’Office national de la chasse invité à cette réunion, de rappeler la réglementation en matière de tir ou de destruction des nuisibles. Réglementation qui est pour le moins compliquée car les démarches administratives sont différentes selon les espèces et la période de l’année.
Nouvelles règles d'indemnisation
Le décret modifiant les règles d’indemnisation des dégâts de gibier a été publié le 27 décembre 2013 au Journal Officiel. Michel Randjia en a donné les grandes lignes, proposant d’organiser une prochaine réunion consacrée à ce sujet. Il souhaite aussi rencontrer les responsables de la Fédération des chasseurs pour discuter de l'application des nouvelles règles, en espérant une certaine souplesse de leur part.
Le seuil de déclenchement de l'indemnisation passe à 3% des surfaces culturales détruites ou 230 € de dégâts pour une parcelle culturale donnée et 100 € pour une parcelle culturale de prairie. Le seuil était jusqu'à maintenant de 76 € par dossier. Par parcelle culturale il faut entendre "un ensemble de parcelles cadastrales adjacentes d’une exploitation agricole supportant la même culture", a précisé Michel Randjia. «Nous avons obtenu un assouplissement : les fossés, rus, bandes enherbées, bordures de champs, murets, alignements d’arbres, chemins et voies communales n’interrompent pas la continuité des parcelles culturales».
Pour terminer sur le côté positif de la nouvelle réglementation, l’abattement qui était jusqu’à présent de 5% va descendre à 2%, demande qui était réclamée par la profession depuis très longtemps.