Elevage
Les Suisses disent un « Oui » massif à l’élevage intensif
Le 25 septembre dernier, les citoyennes et les citoyens suisses avaient à s’exprimer sur l'initiative populaire « Non à l’élevage intensif en Suisse ». Ils l’ont massivement rejetée à 63 %. Au grand soulagement des éleveurs locaux.
Le 25 septembre dernier, les citoyennes et les citoyens suisses avaient à s’exprimer sur l'initiative populaire « Non à l’élevage intensif en Suisse ». Ils l’ont massivement rejetée à 63 %. Au grand soulagement des éleveurs locaux.
L’initiative est venue des associations antispécistes et de défense des animaux, soutenus par les partis de gauche, Greenpeace et d'autres organisations environnementales. Tous voulaient inscrire dans la Constitution suisse la protection de la dignité des animaux de rente et l’interdiction de l’élevage intensif. Le texte prévoyait que d’ici 2050, les exigences en matière de bien-être du bétail et de la volaille atteignent au moins les standards 2018 du label Bio Suisse. Ces critères auraient également été valables pour les importations d’animaux et de produits d’origine animale. Les associations écologistes ont redoublé d’effort médiatiques pour tenter de convaincre la population. Mais celle-ci a estimé à une très forte majorité (63 %) que le bien-être des animaux de rente était déjà respecté dans le pays alpin.
Le gouvernement, le parlement et les organisations représentatives des éleveurs étaient fermement opposés à l’initiative. Au plan national, seule la ville de Bâle qui regroupe trois communes, s’est prononcée en faveur de l’initiative des antispécistes avec 55,2 % de oui. Les 2 138 autres communes ont massivement rejeté le projet écologiste.
Hausse des prix
D’ailleurs les lois en vigueur interdisent aux fermes de garder plus de 1 500 porcs à engraisser, 27 000 poulets de chair ou 300 veaux, ce qui exclut les gigantesques fermes industrielles que l'on trouve dans d'autres pays comme en Pologne, ou en Ukraine. Le gouvernement, le Parlement mais aussi les syndicats agricoles dont l’Union suisse des paysans (USP - équivalent de la FNSEA) s’étaient fortement opposés à cette initiative, estimant que la mise en place de nouvelles règles « entraînerait une hausse significative des prix, tandis que la clause d'importation pourrait avoir un impact sur les relations avec les partenaires commerciaux ».
Dans un communiqué de presse, l’USP a fait savoir que « l’agriculture suisse se réjouit de ce chiffre. Et ce pour la raison suivante : l’offre existe déjà. Si tous les partisans du « oui » puisent dans cette offre à l’avenir, le bio et les autres labels particulièrement respectueux des animaux connaîtront une augmentation significative de leurs ventes. » Le syndicat majoritaire suisse ajoute que « le niveau de bien-être animal en Suisse est déjà très élevé par rapport au reste du monde et les divers labels proposent déjà assez de viande, d’œufs et de produits laitiers aux normes particulièrement respectueuses des animaux ».