L’export vers les pays tiers : un chemin de croix, selon Bigard
«L’exportation est un chemin de croix. Pour vendre de la viande bovine à l’export, il faut être moins cher que tout le monde, et ce n’est pas avec les animaux les plus chers d’Europe que l’on deviendra les champions de l’export». C'est ce qu'a répondu, lors de l’assemblée générale du Sniv, le 7 octobre à Paris, Jean-Paul Bigard, p.-d.g. du groupe du même nom, et président du syndicat des industriels de la viande (Sniv), aux éleveurs de la Fédération nationale bovine (FNB) qui reprochent régulièrement aux industriels français de ne pas assez développer l’export vers les pays tiers.
Dommage pour la filière bovine française. La croissance annoncée de la consommation de viande bovine dans les pays tiers est impressionnante. elle devrait progresser de l’équivalent «d’un Brésil d’ici dix ans», selon Philippe Choteau, chef du département économie de l’institut de l’élevage.
Observant qu’à l’inverse la consommation de viande bovine baisse en Europe, les éleveurs de la FNB voudraient que leurs industriels prennent d’assaut ces nouveaux marchés. D’autant que les marchés traditionnels de la France, qui exporte surtout de la viande de jeunes bovins (242 000 tonnes), essentiellement vers l’Italie et la Grèce, régressent. En Italie, «le charolais se fait tailler des croupières par le taurillon laitier de Pologne», rappelle Philippe Chotteau.
Entre 2012 et 2013, les exportations françaises de viande bovine ont fortement reculé, passant de 20,8% à 17,7% des abattages (en tonnes), toutes destinations confondues.