Techniques culturales
L’implantation du colza : une étape importante de la réussite de la culture
Alors que la moisson suit son cours, il faut déjà penser à la campagne suivante et notamment au semis de colza.
Alors que la moisson suit son cours, il faut déjà penser à la campagne suivante et notamment au semis de colza.
Nous savons que l’implantation est l’étape clé qui conditionne la robustesse du colza, c’est-à-dire sa capacité à supporter les attaques d’agresseurs et/ou les aléas climatiques. Par ailleurs, afin de limiter la nuisibilité des insectes, notamment à l’automne, dans un contexte où le nombre de matières actives disponibles diminue et que le développement de résistantes augmente, s’appuyer sur de l’agronomie est indispensable. La réflexion est la même concernant la gestion des graminées qui cette année, a posé quelques difficultés dans grands nombres de parcelles.
Retour sur la campagne 2022-2023
Le début de la campagne a été marquée par une période de sec à l’implantation. Le retour des pluies fin septembre a été bénéfique pour le colza, et même pour les derniers semis. L’activité des ravageurs et notamment des altises a été modérée. L’hiver doux a permis une croissance continue des colzas et une reprise rapide en sortie d’hiver. Le printemps humide a permis une bonne montaison des colzas malgré des températures plutôt fraîches.
Mais qu’appelle-t-on un colza robuste ?
Par définition, un colza robuste est un colza avec une biomasse d’environ 1,5 kg/m² en entrée hiver et avec un nombre de pieds/m² suffisant (20 à 35 plantes/m²). Également, l’idéal est d’avoir un bon développement racinaire avec un pivot d’au moins 15 cm pour assurer un bon développement.
Malheureusement, il n’existe pas de recette miracle et le premier critère de réussite restera les conditions météos au moment du semis, mais il existe des repères à avoir en tête afin de réussir au mieux ses semis.
Les fondamentaux pour obtenir un colza robuste :
L’implantation du colza s’anticipe dès la récolte du précédent !
Favorisez un précédent favorable : privilégiez un précédent qui libère la terre de bonne heure, avec peu de résidus les précédents laissant de l’azote sont très favorables.
Optimisez le travail du sol : préserver au maximum l’humidité du sol. Un diagnostic de l’état structural du sol vous permettra de déterminer quel sera le travail du sol le plus adapté. La gestion des pailles est également un critère important. La qualité de répartition et de broyage des pailles est primordiale en sol argileux et en techniques de non-labour.
Soyez prêts à semer tôt : l’objectif est de semer le colza dans les meilleures conditions possibles en anticipant les semis en fonction des pluies annoncées. Dans les sols superficiels, avec peu de réserves en azote minérale, les semis doivent être particulièrement précoces (autour du 10-15 août). En sol plus profond, avec de la disponibilité en azote les semis peuvent débuter autour de 25 août. En cas de semis précoce, attention de bien choisir sa variété en prenant en compte la sensibilité à l’élongation.
Assurez une disponibilité en azote et phosphore suffisante : l’objectif est d’avoir une croissance continue du colza durant l’automne sans rupture d’alimentation. Cette alimentation passe par la fertilisation minérale mais aussi organique, notamment dans les parcelles à faible disponibilité en azote. Fertilisez autour du semis, en respectant la Directive Nitrates.
Pour une bonne gestion des graminées…
La pression des graminées (ray-grass vulpins) est de plus en plus importante. Cela peut s’expliquer par le travail simplifié du sol, les rotations courtes hivernales (colza-blé-orge), le développement de la résistance aux herbicides.
La gestion des graminées va passer, par la rotation, un programme de désherbage adapté, la pratique de faux semis, et ne pas exclure le labour occasionnel encore le désherbage mécanique.
Comme cité ci-dessus, avant l’implantation du colza, il faut éviter d’assécher le sol avec un travail du sol important. Un déchaumage juste après la récolte peut suffire.
En forte pression graminées, l’action seule de la propyzamide (ex KERB FLO) ne fonctionne pas. Dans ce cas, la gestion passe par un programme de pré-levée à base de chlore. L’utilisation d’un herbicide de pré-semis permet également de gérer les graminées.
L’efficacité est d’un bon niveau mais irrégulière en conditions sèches. Le programme le plus efficace intègre présemis et prélevée.
La Chambre vous accompagne dans la trajectoire agronomique de votre exploitation. Pour vous accompagner dans la mise en place et la réussite de ces pratiques, n’hésitez pas à nous contacter !
Focus sur les colzas associés…
Le colza associé à des légumineuses permet un gain d’azote de l’ordre de 20 à 30 uN. Cette amélioration de la nutrition azotée est réalisée directement en libérant de l’azote au fur et à mesure de la dégradation des légumineuses, et indirectement en stimulant la minéralisation du sol et en permettant une augmentation de l’efficience d’utilisation de l’azote minéral par le colza, attribuée à une amélioration de son fonctionnement racinaire
Outre un gain d’azote, l’institut technique Terres Inovia a montré au travers différents essais que les taux d’attaques de ravageurs (altises d’hiver et charançon du bourgeon terminal) sont réduits de 10 à 15 % lorsque le colza est associé. Le couvert va également permettre, par production de biomasse d’augmenter la concurrence vis-à-vis des adventices.
Cependant, pour utiliser tous les bénéfices possibles de cette association, des facteurs de réussite sont à prendre en compte :
• Avoir une levée précoce : la culture doit lever idéalement fin août pour avoir une biomasse suffisante.
• Choisir les bonnes espèces : le choix des espèces à associer au colza dépendra de plusieurs facteurs (ex : matériel disponible) et des objectifs recherchés.