Colza
L'interdiction du Phosmet met la filière oléoprotéagineuse dans l'embarras
Alors qu'un règlement européen, paru le 25 janvier, marque la fin du phosmet «au plus tard le 1er novembre», le ministère de l’Agriculture a décidé de ne pas donner de « ré-autorisation » du Phosmet, un produit qui protège notamment le colza des ravages de certains insectes.
Alors qu'un règlement européen, paru le 25 janvier, marque la fin du phosmet «au plus tard le 1er novembre», le ministère de l’Agriculture a décidé de ne pas donner de « ré-autorisation » du Phosmet, un produit qui protège notamment le colza des ravages de certains insectes.
« Cette décision sonne comme le glas pour un quart de la surface nationale de cette culture pivot des assolements », ont rapidement souligné dans un communiqué commun la Fédération française des producteurs d’oléoprotéagineux (FOP), de l’interprofession Terres Univia et de l’Institut technique Terres Inovia.
Elle « laisse les agriculteurs sans solution », ajoutent les trois organisations. Surtout, elles s’interrogent sur l’adéquation entre l’enjeu affiché par le gouvernement de relancer la production de protéines végétales avec son Plan protéines et cette décision prise fin janvier qui va techniquement à l’encontre des objectifs affichés.
Les représentants des producteurs ont demandé au ministère de l’Agriculture que « l’instruction de la dérogation pour l’utilisation dès 2022 du cyantraniliprole, seule alternative efficace connue, soit rapidement conclue ». Ce dernier a fait savoir qu'il verrait d'un bon œil la mise en place d'une telle dérogation pour utiliser l’insecticide cyantraniliprole sur colza,
Ce type de démarche est fréquent pour d’autres productions, rappelle le ministère. Il s’agirait d’une dérogation de 120 jours au titre de l’article 53 du règlement européen sur les phytos. Par ailleurs, un plan d’action sur des alternatives au phosmet est en place, et 2,5 M€ d’enveloppe additionnelle lui sont consacrés par l’État, a annoncé le 24 novembre Julien Denormandie. «Toutes les solutions » alternatives au phosmet sont étudiées, souligne le ministère. Parmi elles, le « concept prometteur de colza robuste » s’appuie sur des pratiques agronomiques, notamment la fertilisation à l’automne.