L'usine Bigard de Flixecourt : du steak haché 100% français
Les agricultrices de la Fdsea poursuivent la visite des industries agroalimentaires locales.
La Commission des agricultrices de la Fdsea s’est retrouvée le 14 mai dernier à l'usine Bigard de Flixecourt. Une visite organisée grâce à Hervé Drouvin et Eric Bettens, respectivement président et directeur de la Cobevial. La coopérative et ses 850 adhérents détient en effet une participation de 33% dans le capital du groupe Bigard, tout en étant majoritaire dans le groupe Alliance.
Frédéric Savary, directeur de l’établissement, a retracé l’histoire récente de cette usine de bientôt dix ans, passée des mains de Défial au groupe Bigard en 2008. Ce dernier totalise 15 000 emplois en France avec des usines implantées sur tout le territoire national. Il traite chaque semaine 25 000 bovins soit 40% du marché français et 500 000 porcs. C’est le leader de la viande en France, le numéro 3 ou 4 en Europe et 10 ou 11 dans le monde. Bigard un groupe français et son marché reste exclusivement national.
Boucher : un métier
en perdition
L’usine de Flixecourt ne produit que de la barquette : elle reçoit du muscle qu'elle transforme en steak haché ou morceaux de porc, de bœuf, d'agneau et de veau. Elle produit aussi des barquettes de légumes farcis et d'abats. Aujourd’hui l’usine fabrique 15 000 tonnes de barquettes par an pour un potentiel de 30 000 tonnes. Elle emploie 250 salariés, tous, en CDD ou CDI, il n'y a pas d’intérimaire ou de tâcherons.
Les agricultrices ont apprécié la façon dont Frédéric Savary communique sur le métier de boucher et sa politique de management. «Le métier a tellement été dévalorisé ces dernières années qu'aucun jeune ne veut se former et travailler dans ce secteur. Les formations n’existent même plus", se désole-t-il. Du coup, pour avoir un «service de remplacement», l’entreprise emploie des étudiants le samedi afin de permettre aux salariés de ne travailler qu’un samedi sur deux et d’avoir de la main d’œuvre compétente l’été, lors des congés. La majorité des salariés est constituée de femmes et la moyenne d’âge est inférieure à 30 ans.
La qualité française privilégiée
Les steaks sont réalisés en totalité avec de la viande française dont 80% de viande locale, provenant de vaches de réforme abattues à Feignies (59) ou Formerie (76). Le porc est également 100% français, principalement issu de Saint Pol sur Ternoise (ancien abattoir Defial) et de Quimperlé (29). Pour les pièces de bœuf, c’est du 80% français et 20% au maximum venant de l’étranger. «La majorité des clients souhaitent des produits d’origine France qui sont un gage de qualité», explique Frédéric Savary, «mais il faut savoir que la restauration et les hôpitaux s'approvisionnent à 80% en viande étrangère. Comme ils n’achètent pas des bêtes entières, nous ne sommes pas autosuffisants en steak – tranche ou hampe - vu les quantités demandées et que l'on trouve d'ailleurs moins chères ailleurs qu'en France». Ainsi Bigard préfère valoriser la viande VBF chez Carrefour et Auchan par exemple, Leclerc et Intermarché ayant leurs propres abattoirs.
Le veau provient surtout de Hollande, un pays qui a su développer ce type de marché. Quant à l'agneau, il vient principalement issu d’Irlande, l’usine évite la Nouvelle Zélande.
Les agricultrices ont donc eu une nouvelle occasion de visiter une usine agroalimentaire de la Somme et d'apprécier cette fois l’importance accordée à la viande française. D’ailleurs, le steak de l’usine de Flixecourt se trouve sous le numéro 80318001 si vous cherchez !
Les agricultrices se préparent maintenant à s'activer sur le site de la Foire Agricole de Picardie Maritime. Elles auront à cœur de travailler les produits locaux afin de proposer des crêpes au public. Rendez-vous le 9 juin pour la dégustation !